Le groupe s’est dit prêt à cesser sa diffusion sur le web, le câble et le satellite si les opérateurs refusent de payer pour diffuser ses programmes. Environ 19 millions de foyers en France, pouvant accéder à la télévision via internet, sont potentiellement concernés.
TF1 persiste à vouloir être rémunéré par les opérateurs internet pour voir ses chaînes diffusées sur les box. La chaîne serait prête à interrompre son signal en cas d’impasse des négociations, a déclaré jeudi Régis Ravanas, directeur général adjoint du groupe de télévision, cité par Le Figaro. « Il y a vraiment un problème de partage de valeur » « Nous voulons aller jusqu’au bout et si c’est nécessaire aller jusqu’à se passer de la diffusion du signal de TF1 sur certaines plateformes », a prévenu le responsable chargé de la Publicité et de la Diversification au cours d’une conférence sur la stratégie du groupe.
« Il y a vraiment un problème de partage de valeur, que nous voulons rééquilibrer », a-t-il poursuivi en expliquant que la rémunération des chaînes par les fournisseurs d’accès à internet était « un mouvement de fond en Europe », comme par exemple en Belgique, où le « signal de TF1 est rémunéré par Orange et Altice », maison mère de l’opérateur SFR. Le groupe propose une nouvelle offre « TF1 premium » enrichie de nouvelles fonctionnalités aux fournisseurs d’accès internet, câblo-opérateurs et opérateurs satellites, mais exige en retour une forte hausse de la rémunération de ces services.
Le groupe de télévision M6 prêt à suivre
Les opérateurs comme Orange ont fait part de leurs réticences, soulignant que TF1 bénéficiait gratuitement de fréquences de diffusion sur la TNT, au contraire des opérateurs télécoms. La première chaîne voudrait obtenir une centaine de millions d’euros par an pour la diffusion de ses chaînes par les opérateurs, contre quelque 10 millions facturés à présent pour des services de replay.
TF1 est suivi dans son initiative par le groupe de télévision M6 qui souhaite également faire payer la diffusion de ses chaînes gratuites. Les opérateurs, eux, font pour l’instant la sourde oreille, et jugent peu probable que la chaîne mette ses menaces à exécution alors qu’environ 19 millions de foyers en France peuvent accéder à la télévision via internet. Ils soulignent également le caractère hasardeux des comparaisons avec d’autres pays où les modalités des relations entre opérateurs et diffuseurs peuvent être différentes.
Le Quotidien/AFP