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France : procès d’une aide-soignante de 34 ans « empoisonneuse » de retraités


La jeune femme, assistée de deux avocats, est jugée pour avoir donné pendant un an des mélanges de psychotropes à des personnes âgées, dont aucune n'avaient exprimé l'envie d'abréger sa vie. (photo AFP)

Le procès d’une aide-soignante, accusée d’avoir administré des cocktails de médicaments à au moins 13 personnes âgées – dont dix en sont mortes – dans une maison de retraite proche de Chambéry, s’est ouvert mardi après-midi devant les assises de Savoie.

Ludivine Chambet, qui aura 34 ans au lendemain du début de son procès pour empoisonnement sur personnes vulnérables, s’est présentée vêtue de vêtements sombres, et a décliné son état civil d’une voix au timbre enfantin, visiblement tendue.

La jeune femme, assistée de deux avocats, est jugée pour avoir donné pendant un an, entre 2012 et 2013, des mélanges de psychotropes (neuroleptiques et antidépresseurs) à des personnes âgées, dont aucune n’avaient exprimé l’envie d’abréger sa vie. Les personnes visées, huit femmes et cinq hommes de 76 à 96 ans, étaient accueillies dans l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) Le Césalet, à Jacob-Bellecombette (Savoie), relevant du Centre hospitalier de Chambéry. Les bancs des familles parties civiles étaient combles.

Ludivine Chambet est détenue à la prison de Bonneville (Haute-Savoie) depuis sa mise en examen en décembre 2013, peu de temps après que l’affaire eut éclaté. C’est le coma soudain d’une pensionnaire de l’Ehpad fin novembre 2013, son hospitalisation, des analyses toxicologiques et sa mort rapide qui ont permis de s’apercevoir de la présence de médicaments qui n’auraient pas dû lui être administrés. De proche en proche, un lien était fait avec d’autres malaises inexpliqués dont plusieurs suivis du décès de ces résidents âgés et souvent atteints de pathologies liées à la vieillesse. L’examen des emplois du temps des personnels faisait apparaître la présence de Ludivine Chambet.

L’aide soignante, décrite comme compétente et investie dans son travail, était à cette époque très affectée par le décès de sa mère d’une leucémie aiguë. Fille unique, célibataire et sans enfant, Ludivine Chambet entretenait avec elle une relation fusionnelle et ne supportait plus de voir des gens souffrir, selon des membres de sa famille.

Le Quotidien/AFP