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[France] Procès de Jawad Bendaoud en 2018: la justice rejette une demande de huis clos


Jawad Bendaoud clame son innocence depuis la vidéo qui a fait polémique (capture vidéo BFM)

Le tribunal correctionnel de Paris a rejeté lundi une demande des avocats de Jawad Bendaoud, « logeur » de jihadistes des attentats du 13 novembre 2015, qui souhaitaient que son procès, prévu début 2018, se tienne à huis clos.

A l’occasion d’une audience de procédure en vue de la tenue du procès, prévu du 24 janvier au 14 février 2018, les avocats de Jawad Bendaoud, Xavier Nogueras et Marie-Pompéi Cullin, ont demandé qu’il se tienne à l’abri de la « sphère médiatique », par « nécessité de dignité ».

Jugée « impensable » par plusieurs parties civiles, cette requête a été rejetée par le tribunal.

Ce dossier a été disjoint de l’enquête principale, toujours en cours, sur les attentats qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis.

Dans la salle d’audience de la 16ème chambre correctionnelle s’étaient pressés plusieurs dizaines d’avocats venus annoncer la constitution de partie civile de très nombreux proches de victimes des attaques et d’associations de victimes.

Jawad Bendaoud, rendu célèbre par une vidéo où il clamait maladroitement son innocence, sera jugé pour « recel de malfaiteurs terroristes », pour avoir fourni l’appartement de Saint-Denis où Abdelhamid Abaaoud, organisateur présumé des attaques, et un autre auteur des tueries s’étaient repliés.

Visiblement à bout de nerfs, le délinquant multirécidiviste de 31 ans, lunettes et cheveux noirs noués en catogan, a plusieurs fois laissé éclater sa colère au cours de cette courte audience. Au point de finir par en être expulsé, dans un calme relatif.

Il a de nouveau clamé son innocence avant d’être emmené hors du box des prévenus. « C’est moi, la victime ! », a-t-il ainsi protesté. « Ca fait deux ans que je suis incarcéré pour rien du tout, vous avez fait de moi un coupable, j’étais au courant de rien ! »

En état de récidive, il encourt six ans d’emprisonnement.

Un de ses proches, Mohamed Soumah, lui aussi en détention provisoire, et Youssef Aïtboulahcen – un frère d’Hasna Aïtboulahcen, décédée lors de l’assaut policier du 18 novembre 2015 contre l’appartement – sous contrôle judiciaire, seront jugés à ses côtés.

Si leur procès est prévu sur trois semaines, c’est pour entendre les dizaines de parties civiles dans l’enquête sur les attentats qui pourraient se présenter, et leurs avocats.

Le tribunal doit faire le point sur leur nombre au cours d’une prochaine audience de procédure, prévue le 21 décembre.

Le Quotidien/ AFP