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France : participation en hausse pour la primaire Juppé-Fillon


François Fillon a voté à Paris ce dimanche. (photo AFP)

Les électeurs de la primaire de la droite se sont rendus aux urnes dimanche encore un peu plus nombreux qu’il y a une semaine pour choisir entre François Fillon, net favori, et Alain Juppé, leur candidat pour la présidentielle, qui prendra une sérieuse option pour l’Elysée.

Selon le président de la commission d’organisation, Thierry Solère (LR), la participation était en hausse de 4,5% à 17 heures, à près de trois millions de votants, soit quelque 120.000 électeurs en plus sur des chiffres portant sur 78% des bureaux de vote.

La hausse de la participation était plus nette à la mi-journée (+12%). Au premier tour, 4,3 millions de personnes s’étaient déplacées pour voter.

Les 10.228 bureaux de vote fermeront à 19 heures. Les premiers résultats devraient être publiés à partir de 20h30 par la Haute Autorité chargée de veiller au bon déroulement de cette compétition, inédite à droite.

Les deux rivaux ont voté à peu près en même temps dimanche matin, M. Fillon à Paris, où il est député, et M. Juppé à Bordeaux, dont il est le maire. « J’attends le verdict des électeurs, ce sont eux qui parlent », a simplement commenté M. Fillon, à la sortie du bureau de vote.

« J’ai défendu mes idées, je n’ai pas de regrets », a déclaré de son côté M. Juppé. Visiblement amer, il est revenu sur « la campagne immonde » qu’il a subie de la part de l’extrême droite sur les réseaux sociaux, où il était renommé « Ali Juppé, grand mufti de Bordeaux ».

Le maire de Bordeaux, Alain Juppé, ce dimanche. Parviendra-t-il à renverser la vapeur ? (photo AFP)

Le maire de Bordeaux, Alain Juppé, ce dimanche. Parviendra-t-il à renverser la vapeur ? (photo AFP)

Avec une gauche au pouvoir en miettes, celui qui portera les couleurs de la droite à la présidentielle pourrait affronter au second tour Marine Le Pen, contre laquelle il serait en bonne position pour l’emporter.

Fort de ses 44,1% des voix au premier tour, M. Fillon est le grand favori face à M. Juppé (28,6%), pourtant donné pendant des mois vainqueur de cette compétition.

Selon le dernier sondage paru vendredi, M. Fillon, 62 ans, est donné très largement gagnant avec 61% des voix, contre 39% à son aîné, 71 ans. Il devrait notamment bénéficier de bons reports des voix des électeurs de Nicolas Sarkozy (20,7%), qui a lui-même dit qu’il voterait pour son ancien Premier ministre.

Après les résultats du premier tour, où personne n’avait vu venir le score de M. Fillon, la prudence était cependant de mise sur les intentions des électeurs.

« J’ai longtemps hésité », a confié Solange, enseignante de 50 ans qui vit à Rennes: « J’ai voté Fillon avec le coeur, en raison de mes racines catholiques. Je suis sûre qu’il adoucira son programme, mais c’est lui qui peut moderniser la France. » Ingénieur à Lille, Antoine, 37 ans, a, lui, voté Juppé « pour tempérer le caractère sociétal trop à droite de Fillon ».

Après la droite, la gauche

Depuis une semaine, le maire de Bordeaux a tenté de rattraper son retard au moyen d’une campagne très offensive contre son concurrent, dénonçant un programme « brutal » en référence à sa promesse de supprimer un demi-million de postes de fonctionnaires en cinq ans. Il a aussi taclé un « traditionaliste », qui a émis des réserves personnelles sur l’avortement compte tenu de sa foi catholique et qui bénéficie de soutiens d’opposants au mariage gay.

« Il y a une semaine, j’étais vu comme un réformateur, me voici qualifié +d’ultra-libéral et de destructeur+. Trente ans que je suis gaulliste, me voici soudainement devenu +l’ami des extrémistes+ et le +croquemitaine réactionnaire+. » « Je trace ma route avec mon projet et mes valeurs », a répliqué M. Fillon vendredi.

Outre la plupart des sarkozystes, il a enregistré le soutien de Bruno Le Maire et de Jean-Frédéric Poisson. M. Juppé, de son côté, a été rejoint par Nathalie Kosciusko-Morizet et Jean-François Copé.

L’épilogue de cette primaire devrait lancer définitivement les hostilités pour l’élection présidentielle.

A gauche, tous les regards se tourneront dès lundi vers François Hollande. Le chef de l’Etat doit en effet annoncer très prochainement s’il brigue ou non un second mandat dans une ambiance électrique avec son Premier ministre Manuel Valls, qui se verrait bien lui aussi porter les couleurs du PS.

Dans un entretien au Journal du dimanche, M. Valls n’exclut pas d’être candidat face au président à la primaire du PS, expliquant vouloir « casser cette mécanique qui conduirait (la gauche) à la défaite ».

Le Quotidien / AFP