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France : mandat d’arrêt contre le chef de Daech, Abou Bakr al-Baghdadi


La dernière apparition du calife al-Baghdadi remonte à une vidéo de propagande du 29 avril où il appelle ses partisans à continuer le combat contre l'Occident. (capture vidéo)

La justice française a émis un mandat d’arrêt international contre Abou Bakr al-Baghdadi, calife auto-proclamé de Daech (EI), et contre Abou Mohammed al-Adnani, ancien porte-parole, présumé mort, selon une source judiciaire vendredi.

Ces mandats d’arrêt ont été délivrés lundi par des juges antiterroristes dans le cadre d’une information judiciaire ouverte le 8 octobre pour « direction ou organisation d’association de malfaiteurs terroriste criminelle », a précisé cette source.

L’EI a revendiqué plusieurs attentats commis sur le sol français ces dernières années, dont ceux du 13 novembre 2015 à Paris. Un collectif d’avocates de victimes des attentats du 13-Novembre avait réclamé fin août aux juges d’instruction chargés des investigations qu’un mandat d’arrêt soit lancé contre le chef de Daech, estimant qu’il était « a minima complice » de ces attaques, selon France Inter.

Chances de capture minimes

Mais l’opportunité d’émettre un tel mandat a fait l’objet de débats dans le monde judiciaire, alors que les chances de voir les responsables de l’État islamique effectivement remis à la justice française sont minimes. La justice a finalement décidé d’ouvrir une enquête distincte de celle du 13-Novembre, qui touche à sa fin, pour examiner la responsabilité des deux dirigeants de l’EI dans la vague d’attentats jihadistes.

Proclamé en 2014 par Abou Bakr al-Baghdadi sur de vastes territoires en Irak et en Syrie, le « califat » a été déclaré éradiqué le 23 mars, mais le chaos sécuritaire de la région fait craindre une résurgence de l’organisation. La dernière apparition du calife al-Baghdadi remonte à une vidéo de propagande du 29 avril où il appelle ses partisans à continuer le combat, un peu plus d’une semaine après des attentats meurtriers au Sri-Lanka revendiqués par le groupe. Le chef de Daech, qui y apparaissait pour la première fois depuis cinq ans, avait promis que son organisation « se vengerait » pour ses membres tués et que le combat contre l’Occident était « une longue bataille ».

Abou Mohammed al-Adnani, ancien porte-parole officiel de l’EI et responsable de ses opérations extérieures, est pour sa part présumé mort : selon plusieurs sources, il a été tué le 30 août 2016 près de Al Bab, dans le nord-ouest de la Syrie à l’occasion d’un bombardement aérien.

LQ/AFP