Les policiers doivent être « sanctionnés » lorsqu’ils utilisent la violence « de manière illégitime », a souligné vendredi la porte-parole du gouvernement alors que le procureur de Paris a annoncé la veille que certains mis en cause pour des violences lors de manifestations de gilets jaunes seront jugés.
Une annonce qui revient à « jeter en pâture » les forces de l’ordre, s’est offusqué jeudi le syndicat Alliance. « Nos forces de l’ordre samedi après samedi ont été absolument exemplaires » pendant la crise des gilets jaunes, a souligné la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, vendredi sur LCI.
« Et, pour garantir à tous les Français que le comportement de nos forces de police est en tous points exemplaire, il faut aussi que, lorsque la violence a été utilisée de manière illégitime ou de manière disproportionnée, les policiers soient bien sûrs sanctionnés », a-t-elle ajouté. « Dans notre système institutionnel, dans notre démocratie, (policiers et gendarmes) sont ceux qui ont l’autorisation d’user de la violence de manière légitime », a-t-elle poursuivi.
« La question qu’il faut se poser quand il y a des manifestations, des troubles importants à l’ordre public, c’est de savoir si oui ou non la manière dont a été utilisée la violence était légitime, au bon moment et au bon endroit, et si cette violence était proportionnée aux faits qui étaient commis, et c’est à ça que s’attellent les enquêtes judiciaires », a souligné Sibeth Ndiaye.
« Deux poids deux mesures »
Aux syndicats qui fustigent une « justice politique », elle a répondu que « la justice en France est indépendante » et que « le gouvernement a toujours été en soutien des forces de l’ordre depuis le début de la crise des gilets jaunes », notamment par « des coups de pouce financiers », alors que « policiers et gendarmes étaient extrêmement sollicités ».
En même temps, « ce gouvernement est extrêmement attaché à ce que tous nos concitoyens aient l’assurance qu’ils soient traités de manière égale ».
Quant à ceux qui évoquent un « deux poids deux mesures » dans le traitement par la justice des dossiers, Sibeth Ndiaye a noté que si les procédures judiciaires sont « plus rapides » pour les manifestants auteurs d’ « exactions », c’est qu’ils sont généralement arrêtés « en flagrant délit », quand « les violences utilisées de manière illégitime par les forces de l’ordre » requièrent « souvent des enquêtes plus longues », à partir de faits qui « ne sont pas du flagrant délit ».
LQ/AFP