Le Front national interdira à Jean-Marie Le Pen l’accès à son congrès prévu à Lille les 10 et 11 mars car il n’est pas « adhérent » du parti, a affirmé vendredi le secrétaire général du parti politique, Steeve Briois.
La cour d’appel de Versailles a confirmé vendredi l’exclusion de Jean-Marie Le Pen du FN tout en jugeant que cela n’avait « pas d’effet sur sa qualité de président d’honneur », une fonction honorifique qui permet théoriquement à Jean-Marie Le Pen de participer aux bureaux politiques du parti.
Steeve Briois a estimé que « dans un mois, toute cette question de la présidence d’honneur sera réglée par le vote des adhérents ».
Les militants du FN à ce congrès vont en effet s’exprimer sur un changement des statuts de la formation politique, qui supprimera cette fonction.
Or les adhérents du FN « ont déjà été consultés, il y a deux ans de cela, et ils avaient, à 95%, souhaité supprimer la présidence d’honneur et modifier les statuts du Front national », a fait valoir le secrétaire général du parti. « Il n’y a pas de raison à ce qu’aujourd’hui les adhérents reviennent sur leur vote d’il y a deux ans », selon lui.
Il a aussi précisé que le nouveau bureau politique du FN émanant du congrès « se réunira(it) le lendemain » du vote sur les statuts, prévu le 10 mars, soit le dimanche 11 mars à Lille, « donc Jean-Marie Le Pen ne pourra pas être présent physiquement à Lille ».
« Pour nous, la légitimité (…) vient de nos adhérents et non pas d’une justice qui, à un mois du congrès, donne une victoire à Jean-Marie Le Pen », a-t-il ajouté.
Depuis qu’elle a succédé à son père en janvier 2011 à la tête du Front national, Marine Le Pen a œuvré pour la « dédiabolisation » du parti, à l’image et à l’histoire sulfureuses.
Le bureau exécutif du FN, plus restreint que le bureau politique, avait ainsi exclu Jean-Marie Le Pen du parti en août 2015 après que celui-ci eût tenu de nouveaux propos polémiques sur la Shoah.
En juin 2015, le bureau politique du FN avait décidé l’organisation d’un congrès extraordinaire par courrier pour soumettre aux adhérents de nouveaux statuts où ne figurait plus la fonction de président d’honneur. Mais les juges avaient estimé que le FN violait ses règles internes en organisant ce congrès par correspondance, et non sous forme physique.
Le Quotidien/ AFP