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La Seita dénonce le trafic de tabac


La Seita, filiale française du fabricant britannique de cigarettes Imperial Tobacco, a souligné lundi l’importance du trafic illicite de tabac en France, particulièrement dans le Sud-Ouest.

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Comparée aux autres régions frontalières, « le Sud-Ouest est celle qui détient le plus fort taux de paquets de cigarettes issu du trafic illicite ». (Photos : illustration DR/AFP)

« Au cours de l’année passée, ce sont près de 16 milliards de cigarettes qui ont été achetées en dehors du réseau légal des buralistes », s’insurge la Seita dans un communiqué, rappelant qu' »un rapport parlementaire de 2011 avait déjà évalué la perte fiscale pour l’État français à 2,6 milliards d’euros en 2011″.

Face à « ces chiffres alarmants, l’entreprise souhaite rappeler l’inefficacité des paquets génériques et leurs conséquences sur l’explosion du trafic illicite », assure la Seita. Le paquet de cigarettes neutre, décrié par les cigarettiers et buralistes mais défendu par les anti-tabac, sera présenté au Parlement en avril par le biais d’amendements.

Pour Eric Sensi, directeur des affaires corporate de Seita, « le gouvernement mène une politique incohérente. D’un côté, il annonce vouloir lutter contre le marché parallèle et de l’autre il s’entête à vouloir instaurer une mesure qui aura pour seule conséquence de faire exploser le trafic illicite », dénonce-t-il, se demandant si « l’État défendrait-il les intérêts des contrebandiers et contrefacteurs ? ».

> Le tabac à rouler en tête

La Seita affirme que dans les zones frontalières de l’Espagne, « deux paquets de cigarettes sur cinq (39,3%) et un pot sur deux de tabac à rouler (47,3%) ne sont pas achetés au sein du réseau légal des buralistes français ». Comparée aux autres régions frontalières, « le Sud-Ouest est celle qui détient le plus fort taux de paquets de cigarettes issu du trafic illicite », poursuit le communiqué.

En effet, les prix « particulièrement faibles en Espagne (4,80 euros) et en Andorre (3,40 euros) attirent de très nombreux Français qui n’hésitent plus à parcourir plusieurs centaines de kilomètres pour acheter leur tabac à bas coût ». « Avec 1,84 milliard de cigarettes en provenance d’Espagne pour la seule année 2014, ces volumes massifs ne peuvent plus seulement être considérés comme des achats transfrontaliers légaux et locaux », dénonce la filiale d’Imperial Tobacco.

Selon la Seita, « c’est aujourd’hui un trafic organisé qui génère un véritable problème national : 63% de ces paquets de cigarettes sont en effet consommés ailleurs dans l’Hexagone, en dehors-même des régions frontalières ».

Les autres frontières « ne sont pas en reste », selon la Seita. « Les chiffres du trafic illicite sont le reflet d’autres phénomènes. Le Nord est la frontière la plus sensible aux achats transfrontaliers, notamment pour le tabac à rouler. Dans cette région, ayant une forte habitude du tubage, 70,9% des pots ne sont pas achetés chez les buralistes français » et « seuls trois fumeurs sur dix achètent encore leur tabac à rouler en France car les prix y sont bien moins compétitifs qu’en Belgique ».

Dans l’Est de la France, près de 40% du tabac consommé est issu d’achats transfrontaliers : 27,4% des paquets de cigarettes (un paquet sur quatre) et 49,8% des paquets de tabac à rouler (un paquet sur deux) ne sont plus vendus chez les buralistes français. Le Sud-Est est « la frontière la plus sensible à la contrebande et à la contrefaçon », avec « un afflux exponentiel de cigarettes provenant d’Algérie, qui ont plus que doublé en 2013, selon un dernier rapport KPMG.

AFP