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La Sécurité routière monte au créneau dans sa nouvelle campagne (Vidéo)


« Combien de temps allons-nous continuer à croire que 100 blessés graves par jour ce n’est pas si grave que ça ? » La nouvelle campagne de la Sécurité routière présentée lundi rappelle que le nombre de blessés diminue « beaucoup moins vite » que celui des morts.

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Depuis quelques années, la Sécurité routière a durci le ton dans ses campagnes de prévention, quitte à heurter les sensibilités. (Photos : archives AFP/DR)

« Un accident peut durer toute une vie », « réparer les corps » ne suffit pas à « réparer des vies »: les messages de la campagne de sensibilisation seront diffusés dans un clip intitulé Combien de temps… à la télévision et sur YouTube dès vendredi, veille de grands départs pour les vacances d’hiver.

Sur les 900 blessés quotidiens sur les routes, 100 le sont gravement, précise la Sécurité routière dans un communiqué.

« Il y a des suites après un accident », rappelle-t-elle, évoquant « des séquelles physiques, cognitives, psychologiques, familiales, pour les victimes mais aussi pour leur entourage », auxquelles s’ajoutent des conséquences économiques et sociales (perte d’emploi, réaménagement des lieux de vie…). « Il faut remobiliser » les Français « au-delà du nombre de tués », a souhaité le Délégué interministériel à la sécurité routière Jean-Robert Lopez, au cours d’une conférence de presse.

> En vie oui, mais…

À 39 ans, Maryse en est plus que consciente. Amputée de l’avant-bras droit, elle a été projetée dans un accident de car alors qu’elle se rendait en vacances au ski avec son époux en mars 2012. « Dans les premiers temps, il y a l’euphorie d’être en vie, puis on a du mal à réaliser ce qui se passe », raconte-t-elle, émue. « On ne s’imagine pas qu’en une fraction de seconde, la vie peut basculer du tout au tout », renchérit Cyril, la trentaine, condamné à se déplacer en fauteuil roulant depuis un accident de la route en décembre 2012 sur une nationale, après avoir perdu le contrôle de sa voiture.

Une plateforme numérique sera lancée pour que chaque internaute puisse ajouter un message personnel sur le clip Combien de temps… et l’envoyer à ses proches. Par ailleurs, le conducteur pourra télécharger une application « Mode conduite » sur son téléphone portable, pour que celui-ci envoie automatiquement un message d’indisponibilité en réponse aux appels reçus.

Le nombre de blessés graves par an en France est de 35 000, selon l’Institut français de sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux (IFSTTAR), qui précise que 70% d’entre eux sont des usagers « vulnérables » (15 000 usagers de deux-roues, 10 000 automobilistes, 5 000 cyclistes et 4 000 piétons). La majorité ont été blessés à vie, dans des accidents survenus seuls. Les moins de 30 ans (14 000 blessés chaque année) sont particulièrement touchés.

Fin janvier, le ministre de l’Intérieur a annoncé une hausse de la mortalité sur les routes de 3,7% en 2014, première en douze ans, à 3 388 morts, soit 120 de plus qu’en 2013. Pour endiguer cette hausse, et atteindre l’objectif fixé par le gouvernement de moins de 2 000 morts d’ici 2020, Bernard Cazeneuve a annoncé une série de mesures (abaissement du taux d’alcoolémie légal pour les nouveaux conducteurs, interdiction d’oreillettes, casques et écouteurs au volant, hausse du nombre de radars et renforcement des contrôles).

AFP


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