Le nombre de morts sur les routes de France métropolitaine a connu une hausse de 17,1% en février, avec 253 personnes tuées, soit 37 de plus qu’en février 2018, a annoncé jeudi la Sécurité routière qui pointe les dégradations de radars fixes.
Après une baisse « historique » de la mortalité routière en 2018, l’année 2019 a donc commencé avec deux mois consécutifs d’augmentation. « Après la hausse de la mortalité routière constatée en janvier 2019 (+3,9%), l’effet de la forte dégradation des radars fixes (dans le cadre du mouvement des gilets jaunes, NDLR) s’amplifie et se traduit par un relâchement des comportements sur l’ensemble des réseaux », explique la Sécurité routière.
De nombreux indicateurs sont en hausse en février, notamment le nombre d’accidents corporels (4 091, +22,3%) et le nombre de personnes blessées (5 201, +21,5%). « La forte augmentation de la mortalité routière enregistrée le mois dernier concerne principalement les piétons, les cyclistes, les jeunes de 18-24 ans et les seniors de 65 ans et plus », souligne la Sécurité routière, qui s’inquiète particulièrement de voir « la mortalité des cyclistes la plus forte relevée pour un mois de février depuis dix ans, avec 18 décès estimés ».
Contexte polémique
Cette reprise de la mortalité routière va alimenter la vive polémique sur l’abaissement à 80 km/h de la vitesse maximale autorisée sur 400 000 kilomètres de routes secondaires, en vigueur depuis le 1er juillet 2018 mais dénoncée par des associations d’automobilistes et de motards, ainsi que certains élus et gilets jaunes. Pour assouplir cette mesure controversée, le Sénat a voté mardi, contre l’avis du gouvernement, un amendement au projet de loi permettant aux conseils départementaux (pour les départementales) et aux préfets (pour les nationales) de relever la vitesse maximale autorisée au-delà de 80 km/h sur certaines routes, après avis de la commission départementale de la sécurité routière. Le texte doit encore être examiné et voté à l’Assemblée nationale d’ici l’été.
Depuis le début du mouvement des gilets jaunes le 17 novembre, une grande partie du parc de radars a subi des dégradations et destructions de la part de contestataires qui entendent dénoncer un « racket » de l’État. Début janvier, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner avait fait état de « près de 60% des radars neutralisés, attaqués, détruits ». La Sécurité routière s’était de son côté alarmée d’une hausse de 268,3% des excès de vitesse en décembre, enregistrés par les capteurs des radars mais non verbalisables du fait des photos de mauvaise qualité.
LQ/AFP