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France : la croissance va accélérer en 2017


Le taux de chômage devrait pour sa part poursuivre sa baisse entamée fin 2015 et s'établir à 9,4% de la population active fin 2017. (photo AFP)

L’embellie se confirme bel et bien dans l’Hexagone: la croissance économique devrait accélérer en 2017 pour atteindre 1,6%, un niveau « inédit » depuis 2011, permettant au chômage de poursuivre son reflux, selon la note de conjoncture de l’Insee publiée mardi.

« L’économie française affiche une croissance solide depuis deux trimestres, qui ne faiblirait pas d’ici la fin de l’année », a résumé Dorian Roucher, chef de la division Synthèse conjoncturelle à l’institut national de la statistique, lors d’une conférence de presse.

Dans le détail, le produit intérieur brut (PIB), qui a progressé de 0,4% au premier trimestre, devrait augmenter de 0,5% aux deuxième et troisième trimestres, puis de 0,4% au dernier trimestre 2017, selon l’organisme public. En 2016, la croissance avait atteint 1,1%.

Le taux de chômage devrait pour sa part poursuivre sa baisse entamée fin 2015 et s’établir à 9,4% de la population active fin 2017, un chiffre inférieur de 0,6 point à son niveau de fin 2016, selon l’Insee.

Par ailleurs, l’institut prévoit la création de 222.000 emplois, contre 255.000 l’an dernier. L’essentiel de ces créations se ferait dans les services, tandis que l’industrie continuerait à perdre des emplois.

Avec son pronostic de croissance pour 2017, l’Insee se montre plus optimiste que la Banque de France, le FMI et la Commission européenne, qui tablent sur 1,4% de croissance. Le précédent gouvernement prédisait, lui, une croissance de 1,5%.

Avec une hausse de 1,6% de son PIB, l’Hexagone se rapprocherait du niveau de croissance de la zone euro, évalué par l’institut à 1,8% pour 2017.

Une potentielle bonne nouvelle pour le gouvernement, qui s’attelle à la préparation du budget pour l’année prochaine et qui attend les résultats de l’audit commandé à la Cour des comptes sur les finances publiques, et en particulier sur le déficit public à attendre.

Le Premier ministre Édouard Philippe a averti mardi que le déficit risquait de dépasser la barre des 3% du PIB cette année. Mais plus de croissance pourrait permettre de limiter le dérapage.

Investissement dynamique

Selon l’Insee, « des chocs spécifiques qui ont amputé la croissance en 2016 ne pèseraient plus en 2017 ».

Ainsi, les récoltes céréalières devraient rebondir, après une année 2016 marquée notamment par des inondations et un dur épisode de sécheresse. Sous réserve que les conditions météorologiques ne se dégradent pas d’ici à la fin de l’année.

Et le retour des touristes étrangers, après la vague d’attentats qui a touché le pays, permettrait d’enrayer la dégradation du solde touristique.

En outre, « après être sortie de l’ornière en 2016, l’activité de la construction accélérerait franchement en 2017 », pronostique l’institut.

Du côté des ménages, la consommation devrait ralentir (+1,2% après 2,1% en 2016), sous l’effet du regain d’inflation, mais l’investissement, en particulier en logement, devrait progresser solidement, de 3,7%, ce qui serait la hausse la plus forte depuis 2006.

L’investissement des entreprises devrait pour sa part rester « dynamique », même s’il est prévu qu’il ralentisse un peu, avec une hausse de 2,9% après +3,4% en 2016, en raison de l’arrivée à expiration en avril du dispositif de suramortissement fiscal sur les investissements productifs.

Enfin, le commerce extérieur, talon d’Achille de l’économie tricolore, devrait nettement moins freiner la croissance qu’en 2016, même si les exportations se sont fortement repliées au premier trimestre.

Selon l’Insee, ces dernières devraient rebondir au deuxième trimestre avec la livraison de grands contrats aéronautiques et navals, puis conserver de l’allant grâce à la reprise de la demande mondiale, au redémarrage d’installations nucléaires permettant de reprendre des exportations d’électricité et au retour des touristes étrangers sur le sol français.

Au total, le solde extérieur devrait peser à hauteur de 0,3 point sur la croissance, contre 0,8 point l’an dernier.

Le Quotidien / AFP