Nouvelle encourageante pour l’emploi à quatre jours du premier tour: les perspectives de recrutement des entreprises pour 2017 ont sensiblement progressé, atteignant leur meilleur niveau en 15 ans, avec une hausse des contrats non saisonniers, a révélé jeudi l’enquête annuelle de Pôle emploi.
Sur l’ensemble de l’année, près de 2 millions de projets d’embauche ont été enregistrés, soit 149.200 de plus que l’an dernier, en hausse de 8,2% (contre +5,1% en 2016), selon l’enquête « besoins en main-d’oeuvre » à laquelle plus de 435.000 entreprises ont répondu fin 2016.
Il s’agit du niveau « le plus fort jamais observé » depuis 2002, soit depuis que Pôle emploi réalise cette étude, s’est félicité lors d’une conférence de presse Stéphane Ducatez, directeur des statistiques et des études de l’opérateur public.
Les prévisions de recrutement pour des emplois non saisonniers (115.000) ont progressé de plus de 10%, contre seulement +2,8% l’an dernier.
En outre, 58% des embauches potentielles concernent des emplois durables (CDD de plus de six mois et CDI), soit deux points de plus qu’en 2016, détaille cette enquête « BMO ».
La hausse de 2017 émane pour beaucoup des très petites entreprises, avec une forte progression (+14%) dans les établissements de 1 à 4 salariés.
Le secteur des services reste la principale locomotive puisqu’il concentre les deux tiers des intentions: +5,7% pour les services aux particuliers, +9,3% pour les services aux entreprises.
Mais l’embellie est notable dans tous les secteurs, notamment la construction (+22,5% après +12,4% l’an dernier). Dans l’industrie, la hausse est de 8,7% (2,6% en 2016), « signe annonciateur de vents plus favorables », a commenté M. Ducatez.
Autre marque de dynamisme dans l’industrie, selon Pôle emploi: les deux tiers des projets « proviennent d’une activité supplémentaire (surcroît d’activité, nouvelle activité ou remplacement d’un salarié) ».
Les prévisions d’embauche sont par ailleurs concentrées dans les grandes métropoles et les axes touristiques (arc atlantique et pourtour méditerranéen).
Corollaire de cette hausse, les employeurs anticipent davantage de difficultés de recrutement: la part de projets « difficiles » s’établit à 37,5%, contre 32,4% l’an dernier.
Mais « la plupart du temps, l’embauche s’effectue quand même », a souligné M. Ducatez, ajoutant qu’en 2016, les intentions d’embauche s’étaient réalisées dans huit cas sur dix.
Dans le palmarès des métiers les plus recherchés figurent les viticulteurs et cueilleurs, les agents d’entretien, les serveurs, les professions de l’animation culturelle et les aides à domicile. Et c’est souvent dans ces mêmes métiers que les employeurs rencontrent le plus de difficultés à recruter: aides à domicile en tête, suivies par les ingénieurs et les cuisiniers.
Les métiers de carrossier automobile et de couvreur sont en outre considérés comme étant le plus « en tension », en raison d’une inadéquation des profils ou d’une pénurie de candidats, explique Pôle emploi, où 4.300 conseillers spécifiques sont « mobilisés » pour répondre aux besoins des entreprises.
L’enquête BMO 2017, qui décrit les besoins pour 200 « familles » de métiers, est une vaste cartographie des besoins de recrutement dans 412 bassins d’emploi.
Elle n’est pas exhaustive et ses résultats sont en décalage avec les chiffres effectifs des embauches: en 2016, « BMO » projetait 1,8 million d’embauches et selon l’Acoss (la « banque » de la sécurité sociale), il y en a eu 24,5 millions dont près de 8 millions en contrats de plus d’un mois.
Explication: « quand on interroge les entreprises elles n’ont pas encore connaissance de tous les besoins en main-d’oeuvre pour l’année, or de nouveaux besoins vont apparaître. Et puis, par un jeu de chaises musicales, un seul besoin en main-d’oeuvre peut donner lieu à plusieurs embauches », a détaillé M. Ducatez.
Le Quotidien / AFP