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France : hausse de la taxe des carburants confirmée, pas de coup de pouce au Smic


Les gilets jaunes ont d'ores et déjà appelé à une nouvelle manifestation samedi à Paris. (photo AFP)

Le Premier ministre Édouard Philippe s’est dit prêt mercredi à recevoir une « délégation représentative » de « gilets jaunes », confirmant, comme Emmanuel Macron la veille, « tenir le cap » de la taxe carbone, tout en écartant un coup de pouce au Smic.

« S’il y a une délégation représentative des gilets jaunes qui souhaite être reçue, alors je le ferai », a répondu sur RMC/BFMTV le Premier ministre. « Dans ce qu’ils formulent, il y a beaucoup de choses très légitimes qui doivent être entendues », a-t-il estimé. Il a confirmé vouloir mener la concertation et indiqué qu’il allait à partir de jeudi « consulter tous les corps intermédiaires », « associations, élus locaux, tous ceux qui souhaitent venir nous dire comment ils envisagent cette réflexion ».

Se voulant « déterminé et raisonnable », il a confirmé la hausse de la taxe sur le carburant au 1er janvier avec un système destiné à en limiter l’impact. « Si au cours de l’année il y a un envol du prix de la matière première, alors on pourra revenir au niveau de la taxe fixée au 1er janvier », a expliqué le chef du gouvernement, précisant que « si le prix monte à cause de phénomènes que nous ne maîtrisons pas, alors nous n’ajouterons pas de taxes supplémentaires ». « Chaque trimestre, on verra l’évolution du prix de la matière première et si elle est tellement élevée alors on pourra revenir au niveau initial qui prévalait au 1er janvier », a-t-il encore détaillé.

« Faire en sorte que le travail paie »

Interrogé sur le pouvoir d’achat, l’une des principales revendications des gilets jaunes qui manifestent depuis plus de 10 jours, il a affirmé qu’il y aurait « une revalorisation et ce sera la revalorisation légale ». « Notre politique n’est pas de faire des coups de pouce au Smic, c’est de faire en sorte que le travail paie », a-t-il affirmé. Selon une étude du service statistiques du ministère du Travail publiée la semaine dernière, la revalorisation au 1er janvier 2018 a bénéficié à près de deux millions de salariés du secteur privé, ce qui représente 11,5% des salariés au total.

Les « gilets jaunes » ont rejeté dès mardi le discours du président qui a annoncé vouloir limiter l’impact des taxes sur les carburants et organiser une « grande concertation », sans toutefois renoncer à sa stratégie sur l’environnement et le nucléaire. L’un des porte-paroles des gilets jaunes reçus mardi soir par le ministre François de Rugy, a d’ores et déjà appelé, comme d’autres, à une nouvelle manifestation samedi à Paris.

LQ/AFP