Cinq projets d’attentats ont été déjoués depuis le début de l’année 2017, après 17 en 2016, a affirmé mardi le Premier ministre Bernard Cazeneuve, défendant l’opération Sentinelle et l’état d’urgence trois jours après l’attaque d’Orly.
«Grâce à une posture de vigilance extrême (…), cinq attentats ont encore pu être déjoués depuis le début de cette année (…) et pas moins de 36 individus suspectés de terrorisme ont été interpellés», a déclaré sans plus de détails le chef du gouvernement. Dans un discours prononcé à l’occasion de l’inauguration des nouveaux locaux de l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice, à l’Ecole Militaire à Paris, le Premier ministre a défendu les mesures prises par l’exécutif.
L’opération Sentinelle, qui mobilise quelque 10 000 militaires sur le territoire national, est «un dispositif efficace» avec «une dimension symbolique importante car nos concitoyens ne comprendraient pas que leur armée ne les protège pas là où ils sont directement menacés». «Il n’est pas convenable que certains responsables politiques tentent d’en faire un sujet de basse polémique, comme cela s’est produit il y a quelques jours», a-t-il lancé, répliquant à nouveau aux vives critiques de la candidate FN à la présidentielle Marine Le Pen.
Quant à l’état d’urgence, également remis en cause par la candidate frontiste qui ne le juge pas réellement appliqué, «il a amplement démontré son efficacité» selon Bernard Cazeneuve, avec plus de 4 200 perquisitions, plus de 500 interpellations, 400 gardes à vue et la saisie de près de 600 armes. Même si ce dispositif «n’a pas vocation à être permanent», «il est un levier de notre état de droit, lié à la notion de péril imminent, un péril qui continue d’être caractérisé».
Le Premier ministre, qui avait lancé une mission sur la question problématique des enfants des Français enrôlés dans les filières jihadistes au Levant, a également annoncé qu’il signerait «cette semaine» une circulaire interministérielle «définissant le cadre de leur prise en charge lorsque leurs mères ont décidé de revenir en France».
Le Quotidien/AFP