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France : bientôt jusqu’à 2 000 euros de prime pour changer de voiture


Le gouvernement français vise un objectif de 100 000 voitures bénéficiant de la prime en 2018. (illustration AFP)

Le gouvernement français promet à partir de l’année prochaine jusqu’à 2 000 euros aux automobilistes vendant leur vieille voiture pour en racheter une récente, une mesure anti-pollution qui réjouit les professionnels de l’automobile.

Le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, a présenté lundi dans une interview à Libération le nouveau mécanisme de « prime à la conversion », qui généralise un dispositif auparavant réservé aux ménages non imposables. A partir de 2018, les automobilistes désireux de remplacer leur vieille voiture par un véhicule neuf ou une occasion récente bénéficieront d’une prime de 1 000 euros, voire de 2 000 euros s’ils sont non-imposables.

Pour bénéficier du système, la voiture vendue devra être d’avant 1997 si elle est à essence. Pour les véhicules diesel, les voitures devront dater d’avant 2006 (personnes non-imposables) ou 2001 (personnes imposables). Et la voiture achetée devra porter la vignette Crit’Air 0, 1 ou 2, ajoute Nicolas Hulot. Ce qui veut dire qu’il sera possible de bénéficier du système en achetant une occasion à essence (immatriculée après le 1er janvier 2006) ou une occasion diesel (immatriculée après le 1er janvier 2011).

« C’est ce que nous avons toujours prôné » pour lutter contre la pollution automobile : « sortir les vieux véhicules du parc », s’est félicité François Roudier, le porte-parole du Comité des constructeurs français d’automobile, en rappelant que la moyenne d’âge du parc automobile français augmente et est désormais de 9 ans.

Un bon début mais peut mieux faire

« Une voiture diesel d’aujourd’hui pollue 200 fois moins qu’une voiture diesel de 2001 », estime pour sa part Guillaume Paoli, PDG d’Aramis Auto, groupe qui vend des voitures neuves et d’occasion.

Le gouvernement vise un objectif de 100 000 voitures bénéficiant de la prime en 2018, pour la première année du système. Le coût de la prime doit en principe être financé par le malus, la taxe sur les véhicules neufs les plus émetteurs de CO2. Le seuil de déclenchement du malus sera d’ailleurs abaissé, à 120 grammes de CO2 par kilomètre contre 127 grammes actuellement. « C’est le principe pollueur/payeur qui s’applique », s’est félicité le secrétaire d’État Sébastien Lecornu.

La fédération environnementale France Nature Environnement s’est félicitée que la mesure s’adresse « enfin aux plus modestes », en concernant les achats d’occasions récentes. « Au moins, on a une mesure faite pour les personnes qui en ont le plus besoin », a déclaré Michel Dubromel, le président de FNE. Mais Benoit Hartmann, le porte-parole du réseau pour la transition énergétique CLER, s’est montré moins enthousiaste. « On ne change pas vite la qualité de l’air en faisant comme ça », a-t-il regretté. « C’est plus intéressant de travailler sur des alternatives : je réduis mes déplacements, je me déplace en transports en commun ou je fais du retro-fit« , l’équipement a posteriori des véhicules existants pour qu’ils polluent moins.

Certains professionnels regrettent que le gouvernement n’ait pas forcé un peu plus la dose. Le montant de la prime aurait être plus « incitatif » pour que les ménages les plus modestes en profitent pleinement, a déclaré dans un communiqué le Centre national des professionnels de l’automobile.

Le Quotidien/AFP