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France : 25 ans de prison pour avoir égorgé sa fille de deux ans et demi


(Illustration : AFP)

Un homme de 39 ans a été condamné à 25 ans de prison ce mercredi soir dans le Puy-de-Dôme, pour avoir égorgé sa fille de deux ans et demi en 2014. Les juges ont estimé qu’il était conscient de ses actes.

25 ans de réclusion criminelle. C’est la peine prononcée ce mercredi soir par la cour d’assises du Puy-de-Dôme à l’encontre d’Abdellah Lehkim, 39 ans, pour avoir égorgé en 2014 sa fille âgée de deux ans et demi. Cette peine, plus lourde que les 20 ans requis par l’avocat général, a été assortie d’une injonction de soins pendant cinq ans.

Pour les juges, l’accusé avait conscience de ses actes

Les jurés ont estimé qu’il n’y avait pas d’altération du discernement chez l’accusé, diagnostiqué schizophrène. Abdellah Lehkim a expliqué souffrir de « bouffées délirantes » depuis l’âge de 7 ans. « J’avais des visions. Je voyais des morts, comme je vous vois. Je délirais parce que j’avais des voix qui parlaient dans ma tête, elles disaient des insanités », a raconté à la cour ce grand costaud au crâne dégarni.

Hospitalisé en psychiatrie en 2009, sa famille l’en avait fait sortir à sa demande et tenté de l’exorciser par un imam. L’avocat général Eric Maillaud avait considéré que sa maladie a joué un rôle, mais que l’accusé avait suffisamment conscience de l’acte qu’il était en train de commettre. »Trop de méthode, trop de contrôle, trop de minutie », a-t-il noté. Après son geste fatal, l’homme avait en effet pris soin de nettoyer le couteau et les gouttes de sang tombées au sol.

Jaloux de la relation entre l’enfant et sa mère ?

Pour l’avocat de la mère de l’enfant, l’acte du trentenaire a été motivé par un désir de vengeance envers son épouse, avec qui la petite fille « avait une relation fusionnelle ». C’est elle qui, de retour de la douche, avait découvert le corps inanimé de la petite Bouthaina, dont la gorge avait été tranchée par un couteau à désosser, dans leur appartement familial de Clermont-Ferrand.

Abdellah Lehkim avait été interpellé trois heures plus tard entre deux voitures, en train de scruter les fenêtres éclairées de l’appartement. Le mariage entre les deux époux, arrangé au Maroc, ne fonctionnait pas. À son arrivée en France, la femme, une « intellectuelle » qui a fait de longues études, était contrainte à l’isolement par son mari.

L’avocat d’Abdellah Lehkim, Me Mohamed Khanifar, estime que la place de son client n’est pas en prison. Il a annoncé qu’il allait interjeter appel.

Le Quotidien/AFP