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Fin de la trêve hivernale, reprise des expulsions


illustration AFP

« Il y aura encore du monde sur le carreau » : les associations s’inquiètent des conséquences de la fin de la trêve hivernale jeudi soir, synonyme de reprise d’expulsions et de fermeture progressive des centres d’hébergement.

Les procédures d’expulsion ont fortement augmenté ces dernières années dans un contexte de crise économique et de montée du chômage. Selon les prévisions du Réseau Stop aux expulsions de logement (Résel), « on estime en moyenne de 30 000 à 40 000 le nombre de foyers en France susceptibles d’être expulsés dès vendredi matin », sur un total d’environ 190 000 assignés dans le cadre d’une procédure d’expulsion.

Souvent, la descente en enfer suit le même scénario : perte ou changement d’emploi, séparation, problèmes de santé et surendettement… puis des impayés, puis un décrochage. « Dès vendredi, ce sont plusieurs dizaines de milliers de personnes qui vont se retrouver à la rue », s’émeut Jean-Baptiste Eyraud, de l’association Droit au logement (DAL), consterné par un « système terriblement injuste ». Pour endiguer le phénomène, le DAL propose « une vraie baisse des loyers, un arrêt des expulsions et le financement de nouveaux logements sociaux ».

Des solutions envisagées

Mercredi, un collectif de 34 associations a demandé des mesures plus fortes à la nouvelle ministre du Logement Emmanuelle Cosse. Celle-ci, en déplacement dans un centre d’hébergement parisien jeudi, a expliqué avoir demandé aux préfets de lui faire des propositions pour éviter les remises à la rue et orienter tous ceux qui peuvent l’être vers le logement, autonome ou accompagné. « On estime à 23% les fins de prise en charges sans orientation vers une solution durable à la sortie de l’hiver et c’est pourquoi 2 300 des 10 000 places supplémentaires ouvertes cette année seront pérennisées », a souligné la ministre.

Un « plan de prévention des expulsions » permettra par ailleurs aux acteurs de trouver plus rapidement des solutions dès les premiers impayés, et les aides au logement seront maintenues pour les locataires sous le coup d’une décision d’expulsion.