François Bayrou, soutien d’Emmanuel Macron à la présidentielle, a déploré dimanche que le candidat de la droite François Fillon s’enferme dans « la théorie du complot » en accusant le président Hollande d’être à l’origine des fuites dans la presse sur ses affaires.
« Je ne crois pas du tout qu’il y ait une manœuvre orchestrée. Je pense simplement que François Fillon s’est mis dans une situation impossible, intenable, dont il aurait dû tirer les conclusions depuis déjà longtemps. Il est responsable de la situation créée et plus encore sont responsables ceux qui l’ont poussé à rester », a déclaré sur Radio J le président du MoDem. « La théorie du complot est un enfermement. Quand on passe son temps à croire et faire croire – et peut-être à faire croire davantage encore qu’à croire – que, en réalité, derrière tout ça, il y a une main noire, il y a des lieux de décision secrets, alors on s’empêche de voir la responsabilité que l’on porte soi-même », a lancé le maire de Pau.
« Chaque fois que quelqu’un est surpris dans des pratiques qui ne sont pas acceptables ou pas défendables, et que la justice commence à s’en occuper, chaque fois, il a l’impression qu’il est victime d’un complot, d’une manœuvre », a-t-il ironisé à propos de la stratégie du candidat de la droite qui, empêtré dans les affaires, a accusé jeudi soir le chef de l’État d’orchestrer un « cabinet noir ».
« Tombé de l’armoire »
« La presse fait son travail lorsqu’elle ouvre les dossiers qui étaient fermés (…) Je défends la liberté de la presse et je défends l’indépendance de la justice. Je suis persuadé que les magistrats qui sont en charge d’une enquête préliminaire sur les affaires de François Fillon et de sa famille, comme ceux qui ont ouvert une enquête préliminaire sur les affaires de Bruno Le Roux et de sa famille, sont des magistrats intègres », a-t-il par ailleurs souligné.
Revenant sur l’avalanche de révélations concernant Fillon, Bayrou a confié être « tombé de l’armoire ». « Je pensais qu’il était sobre dans sa manière de vivre. Je ne savais pas qu’il aimait à ce point le confort ou les facilités de la vie. Ça ne m’avait jamais traversé l’esprit », a-t-il lâché.
Le Quotidien/AFP