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Fillon réaffirme son « innocence » et intensifie sa campagne


François Fillon devant la Fédération nationale des chasseurs le 14 mars 2017 à Paris. (Photo : AFP)

François Fillon, mis en examen à 40 jours de l’élection présidentielle, a réexprimé mercredi son «innocence» dans l’affaire des emplois présumés fictifs de ses proches et s’est appliqué à intensifier sa campagne.

Il tiendra ainsi un meeting dans le Vaucluse, avant de se rendre le lendemain à Caen. Invité de Radio Classique avant son déplacement dans le Vaucluse, François Fillon s’est de nouveau dit «convaincu que la justice, même si ça prendra du temps, établira [son] innocence». «Ma femme a travaillé avec moi pendant des années comme c’est le cas de centaines et de centaines de parlementaires dans le passé et en ce moment même», a déclaré le candidat qui a de nouveau invoqué l’«instrumentalisation» de la justice.

«L’objectif, a-t-il dit, c’était de m’empêcher d’être candidat et si possible de faire en sorte avec ce calendrier diabolique, ma mise en examen deux jours avant la clôture des candidatures à l’élection présidentielle», «que la droite et le centre n’aient pas de candidat». «Eh bien moi j’ai décidé de résister, je considère que ce calendrier exceptionnel, qui n’est pas celui d’un justiciable normal, me délivre de l’engagement que j’avais pris de ne pas être candidat» en cas de mise en examen, pris le 26 janvier sur TF1, a affirmé François Fillon.

La mise en examen de M. Fillon -en troisième position dans les sondages sur les intentions de vote- a été gérée sans grands dommages. Loin de celle du 1er mars, qui avait été marquée par l’annulation surprise de sa visite au Salon de l’Agriculture et sa déclaration solennelle où il annonçait lui-même sa convocation judiciaire. Cet épisode rocambolesque avait alors relancé les défections au sein de son camp.

La droite s’est appliquée mercredi matin à minimiser sa mise en examen. «C’est la fin d’une épée de Damoclès qui était sur notre tête». «Ce qui compte aujourd’hui c’est lundi, le premier débat, l’entrée dans les idées, dans les projets et dans les programmes et dans cette confrontation là, on pense que François Fillon va pouvoir démontrer sa stature de chef d’État», veut croire son porte-parole, le député (LR) Damien Abad.

«Les Français se sont fait une opinion»

Fait inédit dans l’histoire des élections présidentielles, le candidat de la droite a été mis en examen pour détournement de fonds publics, complicité et recel de détournement de fonds publics, recel et complicité d’abus de bien sociaux et manquement aux obligations de déclaration à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Son épouse pourrait également être mise en examen au terme de sa convocation prévue le 28 mars. Le statut de mis en examen confère au candidat Fillon des droits pour se défendre sur le terrain judiciaire, comme celui de contester la procédure.

L’ex-Premier ministre, qui a lu une déclaration devant les juges d’instruction sans répondre à leurs questions, se démarque de Marine Le Pen. Celle-ci refuse de se rendre aux convocations judiciaires, notamment dans l’affaire d’emplois présumés fictifs visant les assistants du Front national au parlement européen. «Aucun enrichissement personnel» chez Marine Le Pen alors que «les Français se sont fait une opinion» sur «le rapport à l’argent de M. Fillon», a rétorqué le vice-président du FN Florian Philippot.

Sur le plan politique, le député de Paris a ajouté un meeting à son programme, mercredi soir à Pertuis (Vaucluse) où son indéfectible soutien, Bruno Retailleau, patron des sénateurs LR, devait initialement tenir l’affiche. François Fillon donnera également une réunion publique jeudi soir à Caen. Cinq des huit candidats ayant franchi l’obstacle des 500 parrainages auprès du Conseil constitutionnel (MM. Fillon, Hamon, Macron, Mélenchon et Mme Le Pen) se retrouveront lundi soir sur TF1 pour un premier débat télévisé.

Le Quotidien/AFP