La radiation à vie a été requise contre Michel Platini par la chambre d’instruction de la justice interne de la Fifa, a affirmé mardi Me Thibaud d’Alès, avocat du président de l’UEFA, qui dénonce un « pur scandale » et la « démesure » d’une telle peine demandée.
C’est la chambre de jugement de la Fifa qui doit rendre le verdict final en décembre dans ce dossier, que l’avocat de Platini, candidat à la présidence de la Fifa, a pu consulter. Il est reproché à Platini un paiement de 1,8 miilion d’euros reçu en 2011 de Joseph Blatter, président démissionnaire de la Fifa, pour un travail de conseiller achevé en 2002.
« La chambre d’instruction du comité d’éthique de la Fifa a requis le bannissement à vie de Michel Platini, nous l’avons vu dans le dossier qui nous a été transmis. Je regrette que cela soit sorti, car la plus grande confidentialité devait entourer cette procédure », a commenté Me D’Alès, regrettant la fuite de cette information mardi matin sur le site de Libération.
« Ce bannissement requis est conditionné à la preuve d’une corruption. Mais il y a clairement une démesure de la peine requise. Elle ne repose sur rien dans le dossier. On peut se demander si la personne chargée d’enquêter ne doit pas être appelée « la personne chargée de spéculer » ou la personne chargée d’éliminer Michel Platini en vue de la présidence de la Fifa », a poursuivi Me D’Alès.
« C’est un pur scandale. Et en rendant public cela, il y a clairement une volonté de nuire. Les masques tombent les uns après les autres à la Fifa, il y a une instrumentalisation du calendrier électoral et une stratégie d’élimination du candidat Platini », a ajouté l’avocat de l’ex-triple Ballon d’Or, membre du cabinet Clifford Chance à Paris.
La commission d’éthique de la Fifa s’est réfusée à tout commentaire. Une source proche de la Fifa, qui n’a pas souhaité être citée a indiqué, au sujet des réquisitions rendues publiques, qu’il pourrait s’agir d’une « manœuvre du camp Platini pour montrer le supposé préjugé anti-platinien de la commission d’éthique ». « Je suis scandalisé que cela ait fuité », a souligné pour sa part Me D’Alès, réfutant ainsi une telle manoeuvre.
Platini est déjà sous le coup d’une suspension provisoire de 90 jours prononcée le 8 octobre et qui court jusqu’au 5 janvier. Sa candidature à la présidence de la Fifa, toujours prévue le 26 février, est pour l’heure gelée par cette suspension.
AFP