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Festival de Cannes : derniers préparatifs avant l’ouverture mercredi


photo AFP

Une affiche d’un rouge éclatant de Claudia Cardinale recouvre le fronton du Palais, les policiers patrouillent, les petites mains s’activent: Cannes s’affaire pour les ultimes préparatifs de son 70e festival de cinéma, qui s’ouvre mercredi sous haute surveillance.

Les techniciens font leurs derniers réglages, les peintres passent les derniers coups de pinceau et les chasseurs d’autographes et de selfies ont installé leurs escabeaux au bas des 24 marches du Palais des Festivals… Tout est prêt pour le marathon cinématographique de 12 jours sur la Croisette, si ce n’est le célèbre tapis rouge, pas encore déroulé et les stars, qui commencent juste à arriver.

Lundi, les affiches monumentales du Festival, montrant une flamboyante Claudia Cardinale virevoltant sur un toit de Rome en 1959 –une photo retouchée qui a fait polémique–, ont été posées sur les façades du Palais.

Tout autour, l’effervescence règne sur la Croisette bordée de palmiers, de palaces et de boutiques de luxe, où les curieux côtoient sous le soleil les forces de sécurité qui commencent à patrouiller, en raison d’un dispositif de sécurité renforcé.

Dix mois après l’attentat de Nice (86 morts), de nombreuses barrières, des chaînes métalliques et d’imposantes jardinières fleuries sont mises en place sur les sites sensibles pour éviter l’intrusion d’un véhicule bélier, tandis que fouilles et portiques de sécurité seront de mise dès que l’on s’approchera d’un périmètre déterminé.

« Cette année on passe une nouvelle étape, car jamais la menace n’a été aussi élevée », a déclaré le maire de Cannes David Lisnard sur la radio France Bleu Azur.

« Tout est ultra sécurisé, même si le risque zéro n’existe pas », a-t-il ajouté, précisant qu’il y avait « des policiers en civil, le renseignement intensifié, la sécurité aérienne » et « en permanence des tireurs d’élite ».

Malgré ces mesures, c’est le glamour et la cinéphilie qui devraient comme chaque année l’emporter pour la plus grande fête mondiale du 7e Art, prête à accueillir des dizaines de milliers de professionnels et d’amoureux du cinéma, qui commencent à affluer.

Parmi les premières stars, la maîtresse de cérémonie Monica Bellucci, chargée d’animer la soirée d’ouverture, est arrivée lundi, et les membres du jury, présidé par le cinéaste espagnol Pedro Almodovar, ont commencé aussi à gagner Cannes.

La riposte de Netflix

L’équipe des « Fantômes d’Ismaël » d’Arnaud Desplechin, avec les vedettes Marion Cotillard, Charlotte Gainsbourg et Mathieu Amalric, doit ouvrir les festivités mercredi soir. « C’est un honneur », a confié Arnaud Desplechin, qui a souligné « être ému de pouvoir offrir ça aux acteurs ».

D’autres stars, de Nicole Kidman — reine de Cannes cette année avec trois films et une série — à Colin Farrell, Isabelle Huppert ou Vincent Lindon sont également attendues sur le tapis rouge.

Au total, 19 films seront en compétition pour la Palme d’or, dont quatre américains et quatre de cinéastes français, François Ozon (« L’amant double »), Jacques Doillon (« Rodin »), Robin Campillo (« 120 battements par minute ») et Michel Hazanavicius (« Le Redoutable »).

Deux films, « The Meyerowitz stories » du cinéaste new-yorkais Noah Baumbach, avec Dustin Hoffman, et « Okja » de Bong Joon-Ho, avec Tilda Swinton et Jake Gyllenhaal, en compétition, sont eux au cœur d’une polémique entre le Festival de Cannes et la plateforme de vidéo en ligne Netflix, qui a acquis les droits du film de l’Américain et produit celui du Sud-Coréen.

Alors que la règlementation française impose un délai de trois ans après la sortie en salles avant qu’un film soit disponible sur une plateforme, le géant américain a refusé de distribuer ces deux films dans les cinémas hexagonaux.

Du coup, les organisateurs du Festival ont décidé de revoir le règlement pour 2018: tout film en compétition devra désormais s’engager à être distribué dans les cinémas français.

Netflix, lui, a riposté lundi en Corée du Sud, par la voix de son directeur des contenus Ted Sarandos. Il a appelé les festivals de cinéma à « changer », et Cannes à se conformer à sa mission première, « célébrer les arts ».

Le Quotidien / AFP