Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le FC Wiltz jouera pour la première fois sur son nouveau terrain, ce dimanche face à Hamm (16 h). Sur la désormais plus grande aire de jeu de Division nationale, les Nordistes s’attendent à courir. Beaucoup courir.
Les joueurs de Henri Bossi misent beaucoup sur «l’excitation» pour démarrer du bon pied dans leur nouveau stade. Pour être honnête, il y a plus d’inquiétude qu’autre chose.
C’est Henri Bossi qui a lâché la phrase à Luc Holtz, le 5 octobre, juste avant que la sélection nationale n’inaugure le terrain «am Pëtz» par un pimpant match nul contre Sandhausen (3-3) : «Avec le terrain qu’on a maintenant, il va falloir qu’on joue!» Ce n’est pas que Wiltz ne jouait pas depuis le début de la saison, mais disons que le Niederkornois, concentré à réapprendre la base défensive à son équipe, n’a pas franchement vu ses troupes briller sur le plan offensif : 2 buts en 9 matches, dont 1 à Wiltz, soit la pire attaque du championnat.
L’arrivée d’un plus grand terrain, 6 mètres plus large et 7 mètres plus long, va-t-elle forcer Wiltz à changer son plan de jeu? A priori oui, même s’il ne faut pas attendre de miracles compte tenu du fait que l’effectif restera plus ou moins le même. «En tout cas, cela a un impact sur le profil des joueurs qu’on recrutera cet hiver. On prendra des joueurs techniques, oui, mais surtout rapides» , indique Henri Bossi.
Le nouveau terrain de Wiltz fait 68 m sur 106. S’il répond aux normes UEFA et peut donc accueillir un match international, l’aspect sportif n’avait pas été abordé lors de la conception de ce petit bijou.
Le coach wiltzois doit s’accommoder d’un nouvel outil et rappelle pourquoi dans la vie, parfois, c’est la taille qui compte : «Une équipe comme Wiltz, dont le record de points pris ces dernières années est de 31, est obligé de privilégier la défense si elle veut survivre. À la « Géitzt », on pouvait mieux défendre parce que le terrain était plus petit. C’est simple : plus le terrain est grand, plus il y a des espaces et plus cela favorise l’équipe la plus forte techniquement. Et on sait qu’il y a beaucoup d’équipes qui nous sont supérieures.»
Qu’à cela ne tienne, Bossi sait qu’avec «des joueurs comme Verbist, Keita, Albanese ou Dany Fernandes», il dispose d’éléments rapides qui pourraient décoincer son équipe offensivement et ainsi s’acclimater avec le nouveau joujou.
Faljic : «Ce n’est pas bien pour nous»
Après tout, il y a une raison d’être optimiste : lors du seul match disputé à Weidingen, il y a quinze jours, Wiltz s’est imposé en amical contre Norden (2-1), inscrivant deux fois plus de buts que depuis le début de la saison au stade «am Géitzt».
Haris Faljic, pas réputé pour ménager ses efforts dans son couloir gauche, s’attend néanmoins à morfler : «Je n’ai fait qu’un entraînement et ce match amical sur ce terrain, mais à la fin, j’étais plus crevé que d’habitude! Vu notre situation, ce n’est pas bien pour nous. Je me pose la question : quand on va jouer contre le Fola ou le F91, qu’est-ce que ça va donner?»
Afin d’éviter d’avoir à attendre l’issue de ces matches pour avoir une réponse, Faljic devine que de bons résultats sur ce nouveau terrain passent par un changement de style. Mais comment l’opérer avec les mêmes hommes? «Ce sera difficile. À la trêve, on va devoir bosser physiquement. Je vous le dis, sur ce terrain, on va bien rigoler! Le complexe est magnifique, mais ces dimensions, ce n’est pas un cadeau» , poursuit Faljic.
Même son de cloche chez l’arrière latéral droit Jason Conrad, qui la joue plus optimiste : «Si mes infos sont bonnes, on a le plus grand terrain du pays. On va devoir faire plus d’efforts, c’est un fait. Habituellement, certains en font moins pour se réserver sur le travail offensif, mais là, on va devoir tous s’y mettre. La pelouse est splendide. Ce terrain, c’est aussi un nouveau départ. Il va y avoir de l’excitation, alors pourquoi pas démarrer une belle série?»
Matthieu Pécot
