Entre deux explications essentielles pour son maintien, le FC Metz remet son calendrier à jour, ce mardi, face au Paris Saint-Germain. Sera-t-il capable de bousculer des pronostics très défavorables ?
Parler du prochain match quand le précédent vient à peine de s’achever est un exercice délicat pour un entraîneur. Car il ne se projette pas encore et doit mettre de l’ordre dans des sentiments trop frais. Samedi soir, Philippe Hinschberger a poliment consenti à évoquer Paris au moment où ses pensées étaient toujours accaparées par un nul frustrant face à Caen (2-2).
L’entraîneur ne s’est pas trop mouillé : « C’est un match en retard. Comment l’appréhender ? Comme un match contre le PSG. Ils ont été bousculés à Angers, mais ils ont gagné 2-0. C’est du talent. […] On serait prétentieux de dire qu’on en attend beaucoup mais c’est encore un match à jouer. Et on va le faire. » Le technicien pouvait-il dire autre chose ?
Ce soir, Saint-Symphorien se paie une affiche glamour, à la croisée d’ambitions aux antipodes. Soit la réunion d’un modeste candidat au maintien, sans grande garantie, et d’un roi qui ignore tout des problèmes d’ascenseur mais voit sa couronne menacée. Une fois n’est pas coutume : les regards parisiens sont tournés vers le haut et vers Monaco, le leader. Le dernier obstacle. La cible.
Le mutisme de Cavani
Club en chasse, le PSG arrive lancé. Au rythme de 14 matches consécutifs sans défaite en L1, 33 buts marqués et seulement 6 encaissés. Personne ne l’a battu en 2017, à un menu détail près, Barcelone, qui l’a humilié en mondovision (6-1). Mais c’était le Barça. Et le rebond parisien est spectaculaire depuis. Sinon inquiétant pour Metz qui expose encore son goal-average à un coup de chaleur. Sachant que la température de sa différence de buts est déjà polaire (-30)…
Il s’agit du troisième rendez-vous entre ces deux clubs, après le match aller (3-0) et la Coupe de la Ligue (2-0). La seule curiosité dans ce bilan touche Edinson Cavani. L’attaquant uruguayen a déjà passé 29 pions en L1, mais il a épargné Metz cette saison. Restera-t-il encore muet à Saint-Symphorien ? Ce serait aussi étrange qu’une défaite parisienne.
Pour convaincre le public de cette utopie, les Grenats seraient déjà inspirés de croire en leurs chances. D’oublier les forfaits (Falette, Cohade, Mollet, Assou-Ekotto), d’éviter l’effondrement dès la première contrariété et, surtout, de miser sur l’absence de pression pour tenter l’improbable. Après tout, Metz a le droit de perdre. C’est toujours moins grave face à Paris. Presque normal.
Seulement, il y a Lorient, samedi, un voyage susceptible de faire basculer le dossier du maintien. Hinschberger y pense, forcément. Conscient que, dans la séquence en cours de trois matches en huit jours, ce Metz-Paris est bien le plus prestigieux mais aussi le moins important. Or, le technicien ne veut pas galvauder cette remise à jour du calendrier. « Ce ne serait pas une bonne publicité », admet-il. L’idée ? « Faire des rotations mais avoir la meilleure équipe possible. »
Que les titulaires en profitent alors. Et qu’ils ne boudent surtout pas leur plaisir. Ils ont l’occasion d’arbitrer la course au titre, de capter la lumière voire de contredire le pessimisme de ces lignes. Préciser son maintien face au PSG donnerait un panache monstre à cette saison.