Si le FC Metz a la certitude de prolonger son séjour en Ligue 1, un autre maintien pose question aujourd’hui. Celui de l’entraîneur et de son staff, qui arrivent en fin de contrat cet été.
Officiellement maintenu en Ligue 1, grâce à sa prestation intelligente et efficace à Lille (0-2), le FC Metz a mis fin à une longue période d’instabilité qui le voyait déménager chaque été. C’est simple : le club n’avait plus prolongé son bail dans l’élite depuis la saison 2004-2005 et il n’était plus resté dans le même championnat depuis 2010-2011.
Recruté voici deux hivers, Philippe Hinschberger est finalement l’entraîneur qui a appelé l’ascenseur l’année dernière avant de le renvoyer en ce mois de mai. Cette prouesse restera. Quid de l’homme derrière elle ? C’est un mystère…
Samedi soir, le technicien n’a pas seulement fait part du soulagement et de la « fierté » d’avoir sauvé son « club de cœur », il a aussi distribué les lauriers. Félicitant les joueurs « qui se sont comportés en guerriers », les supporters, son staff « et le président qui n’a jamais cédé à la panique ». Entre les lignes se nichait une gratitude. Bernard Serin n’a pas activé le levier du changement d’entraîneur dans les périodes de turbulences et Philippe Hinschberger lui en sait gré.
« On a toujours su rebondir »
Impossible, toutefois, de ne pas déceler une part de politique, de prosélytisme, derrière les déclarations d’après-match. Comment pouvait-il en être autrement s’agissant d’un entraîneur et d’un staff en fin de contrat, sans garanties sur leur avenir ? Hinschberger a notamment rappelé que Metz terminerait cette saison « e n tête (du championnat) des promus » (Dijon, Nancy) et que « le jeu, en 2017, était plus solide. On est en progrès ». Ajoutant : « Le groupe de joueurs ne s’est jamais désolidarisé ».
Une image plaide en faveur du coach. Quand l’arbitre a sifflé la fin du derby, plusieurs Grenats ont enlacé l’entraîneur, comme pour conforter sa position, valider son travail. Le vestiaire ne l’a pourtant pas ménagé cette saison et il s’y trouve même des détracteurs parmi les éléments insuffisamment utilisés à leur goût, mais le geste prouve que le technicien a emporté une adhésion.
Bien sûr, cette saison laissera aussi le souvenir de « branlées » (Cohade), d’une irrégularité folle et d’une humiliation à Picot (4-0), « mais on a toujours su rebondir après les gros échecs », rappelle encore le principal intéressé.
Lorsqu’il s’agira de plaider pour sa paroisse, Philippe Hinschberger pourra surtout déposer trois arguments forts sur le bureau du président : une montée en Ligue 1, un maintien et une revanche sur Nancy (2-1). À ce titre, le staff est en position de force aujourd’hui, mais pas en mesure de décider. Malgré des soutiens en coulisse et une popularité médiatique évidente car le bonhomme incarne Metz et en diffuse une image sympathique. Le patron y sera-t-il sensible ? La réponse lui appartient. Toutes les réponses. Mais Bernard Serin n’est pas homme à céder aux pressions ni à précipiter ses décisions.
Bref, il faudra attendre le timing du président. Deux dernières journées, plus récréatives, permettront de patienter un peu. Le FC Metz va commencer par une dernière représentation à Saint-Symphorien, face à Toulouse, avant de boucler son exercice à Guingamp. Et si le public a un avis sur la question de l’entraîneur, il ne se privera pas d’en faire part dimanche prochain. Dans une ambiance de fête.
Christian Jougleux (Le Républicain lorrain)