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FC Metz : la tête sans les jambes


Les abonnés avaient rendez-vous, samedi matin, au stade Saint-Symphorien, avec l’ensemble du groupe professionnel. (photo Pascal Brocard / RL)

En s’imposant, dans la douleur, vendredi à Laval (0-1), le leader messin de la Ligue 2 a fait le plein de points et de confiance avant le derby. Par contre, dans le jeu, le chantier est toujours en cours.

« Je ne pense pas que beaucoup d’équipes viendront s’imposer ici.» José Riga, l’entraîneur du FC Metz, mesure, en toute lucidité, la réussite qui a accompagné son équipe, vendredi, à Laval. Car s’ils continuent à afficher un tel niveau de jeu, un tel enthousiasme et qu’ils trouvent la bonne combinaison devant les buts, alors les Lavalois auront leur mot à dire dans ce championnat dominé, pour l’heure, par leurs bourreaux d’un soir. Un tortionnaire messin au sang-froid. Impitoyable.

«On a été bousculé par une très belle équipe qui s’est procurée beaucoup de possibilité sans parvenir à les concrétiser, souffle Kévin Lejeune. De notre côté, on marque ce but sur une demi-occasion… Alors oui, le contenu est à oublier, mais les trois points, eux, resteront jusqu’à la fin de la saison.» C’est un fait. Mathématique. Avec seize points sur dix-huit possibles et une série de cinq victoires d’affilée, Metz marche, de ce point de vue, sur l’eau. Pour autant, au regard des ambitions de jeu clairement déclarées, voire martelées, depuis l’entame de cette saison, les Messins ne sont pas (encore) parvenus à démontrer leur théorème. Pas en Mayenne en tout cas…

«Nous avons été en difficulté durant toute la partie , reconnaît José Riga. Je ne suis pas aveugle et personne n’est dupe : après ce match, malgré le résultat positif, il y a matière à réflexions et des ajustements à réaliser.» Surtout à quelques jours de la très attendue réception du voisin nancéien. « On a été chanceux. Mais attention, il faudra d’autres ingrédients pour le derby », prévient d’ailleurs le président Bernard Serin. «Il va falloir se remettre la tête à l’endroit , glisse Kévin Lejeune. C’est un match particulier qui nous attend et nous n’avons pas le droit à l’erreur.»

Alors certes, le FC Metz doit actuellement faire sans des joueurs aussi importants que Cheick Doukouré et Nuno Reis (blessés), intégrer progressivement des recrues au niveau de préparation inégal et en manque de repères collectifs tout en s’appuyant sur de jeunes joueurs talentueux mais encore un peu tendres.

«Un jour ça ne passera plus»

«Cela peut, aussi, expliquer notre problème de cohésion », devine José Riga. Pour autant, l’impuissance trimballée sur la pelouse de Francis-Le Basser, vendredi, est sujette à caution. « Avoir gagné ce match dans ces conditions est une excellente chose, explique ainsi le capitaine Kévin Lejeune. Mais il ne va pas falloir que ça se reproduise trop souvent car un jour, ça ne passera plus…»

Au moins, les Lorrains – qui peuvent compter sur un Thomas Didillon déterminant – ont fait preuve d’un froid réalisme grâce à la patte de Yeni Ngbakoto et à la puissance du nouvel arrivant, Emmanuel Mayuka. «Je suis très heureux pour lui, mais je sais aussi le chemin qu’il lui reste à parcourir.» Mais pour sa première apparition, l’international zambien a déjà frappé, contrairement à Amido Baldé, encore muet en Mayenne. Ce but de Mayuka est d’ailleurs le premier inscrit, cette saison, par… un attaquant.

Reste enfin ce fameux état d’esprit loué – à juste titre – par le camp grenat depuis l’ouverture du championnat.

Un ingrédient qui n’allait pas forcément de soi au regard des nombreux bouleversements qui ont rythmé l’été messin. «On a montré, une fois encore, que la solidarité était l’une de nos forces», souligne Yeni Ngbakoto. «C’est ce qui nous a permis de survivre», tranche son entraîneur qui, malgré la manière, aura sans doute apprécié cette éclaircie mayennaise au beau milieu de la tempête liégeoise qui l’accompagne depuis le début de la semaine.

Jean-Sébastien Gallois (Le Républicain lorrain)