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FC Metz : Chris Philipps, de l’enfer au purgatoire en une semaine


Parti en troisième ou quatrième position dans la hiérarchie des récupérateurs en début de saison, Philipps grignotte son retard. (photo archives LQ / Julien Garroy)

Chris Philipps, auteur d’une copie médiocre à Lens, a sérieusement redressé la barre trois jours plus tard face au PSG avant d’être dans le bon tempo contre Nice après une semaine éreintante. Et s’il restait au FC Metz ?

Les prochaines rencontres face à Montpellier et Angers vont très concrètement dessiner l’avenir immédiat du garçon, qui avait très mal lancé son opération séduction mais a refait tout son retard en deux titularisations plus que probantes.

Aujourd’hui, du côté de Saint-Symphorien, personne ne semble avoir calé son agenda sur celui, torturé, de Chris Philipps. En coulisses, on ne parle même pas, a priori, de l’hypothèse d’un départ avant le 31  janvier. Il y a une dizaine de jours, le milieu de terrain disait pourtant dans ces colonnes son besoin d’être bon, de profiter vite et bien des départs de Doukouré et Mandjeck à la CAN pour avoir une chance d’enfin s’imposer dans son club formateur.

Son horizon ne dépassait alors pas le mois de janvier  : si l’arrivée de Fallou Diagne ou ses propres performances personnelles, dans l’intervalle, ne lui permettaient pas de se dessiner un avenir au moins prometteur, il faudrait partir.

Une semaine anglaise plus tard, on y voit plus clair. Lens en Coupe de France (2-0) fut certes un cinglant coup d’épée dans l’eau  : vivacité au placard, sens de la relance en bandoulière, peu de choses avaient fonctionné. Mais contre toute attente, Paris en Coupe de la Ligue (2-0) puis Nice (0-0) en championnat ont tout remis en perspective. Chris Philipps aussi : « Je commence à enchaîner les matches, je me sens de mieux en mieux. »

Le garçon a une intelligence de communication absolument remarquable  : il n’avait pas dégainé cet argument du rythme pour expliquer sa production lensoise alors que ça aurait été de bonne guerre. Garder cette munition pour la tirer après deux rencontres maîtrisées face à deux cadors hexagonaux démontre un certain sang-froid et envoie un message clair à son staff.

Tant mieux parce qu’après Nice, tout est enfin en place pour que Philipps marque des points qui vont vraiment peser dans la balance. Une seule configuration pourrait éventuellement l’empêcher de poursuivre son opération séduction  : un retour de Lejeune dans le secteur offensif qui ferait redescendre Mollet devant la défense.

Dans l’entourage du club, personne n’y croit cependant puisque c’est avec Philipps à ses côtés que Diagne (impressionnant sur la Côte d’Azur, dimanche) a permis au FC Metz de décrocher son premier match sans encaisser de but depuis le 6  novembre et la venue de Saint-Étienne en Lorraine (mais cela faisait neuf rencontres toutes compétitions confondues que les Grenats n’étaient plus revenus d’un déplacement sans avoir encaissé de but).

Ce nouvel équilibre naissant, Hinschberger pourrait avoir à cœur de l’approfondir et ce serait tout bénéfice pour son Luxembourgeois. Contre Montpellier puis Angers, il va falloir repenser à gagner et les Lorrains ne peuvent pas faire l’économie d’une certaine stabilité défensive, même si elle n’a que 90  minutes de vie effective.

Tranquille jusqu’à mi-février?

En 2015, quand Philipps avait saisi l’occasion des départs à la CAN de Kashi et Doukouré, il n’avait eu qu’un minimum de temps pour ce faire. L’Algérien et l’Ivoirien s’étaient retrouvés immédiatement opérationnels après leurs retours de compétition, étant dans le groupe messin moins d’une semaine après le dernier match de leurs sélections nationales respectives. Cela ne laisse donc plus une grande marge de manœuvre au Lion rouge.

Si dans le meilleur des cas, Doukouré (encore) et Mandjeck vont cette fois au bout avec leurs sélections (la Côte d’Ivoire, donc, et le Cameroun), ils pourraient être de retour mi-février au plus tard. Cela laisserait cinq à six rencontres, dont ce duel crucial face à Angers puis également la réception de Dijon (en plus de duels compliqués face à Marseille et Monaco) pour redistribuer vraiment les cartes.

Après Lens, cette perspective était très très loin de rester d’actualité. Aujourd’hui, elle l’est pleinement et c’est déjà une petite victoire pour Philipps, qui a, en l’espace de cinq jours, posé tout seul, comme un grand, les jalons de son maintien dans cette équipe.

Et puisque la comm’ peut aider, Philipps en a fait chez nos confrères du Républicain lorrain , se rendant bien compte que Diagne allait vite devenir incontournable dans cette équipe qui va chercher à arracher son maintien en deuxième partie de saison, et qu’il vaut mieux être un complément idéal du Sénégalais  : « Il apporte du gabarit, nous aide sur l’aspect défensif et se débrouille plutôt bien avec le ballon. On n’avait pas l’impression qu’il n’était là que depuis quelques jours. Fallou, j’étais très jeune quand il est parti mais on se connaît un petit peu, raconte encore Philipps. On essaye de s’aider et il m’apporte son expérience. Il va nous amener un grand plus et tirer l’équipe vers le haut. »

S’il peut tirer Philipps vers le haut, nous, on est preneurs…

Julien Mollereau