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Face aux Bleus, les Anglais chanteront la Marseillaise


Le mythique Wembley s'est déjà paré de bleu-blanc-rouge et les médias d'Outre-Manche ont invité les spectateurs londoniens à afficher leur soutien en leur demandant d'apprendre les paroles de La Marseillaise. (Photo AFP)

Sous le choc après les attentats sanglants survenus vendredi à Paris et aux abords du Stade de France, les Bleus n’auront pas vraiment la tête au football mardi, en Angleterre. Mais leurs adversaires ont prévu de chanter la Marseillaise d’une seule voix.

Le maintien de ce match amical, décidé samedi par les fédérations française et anglaise, n’a pas été du goût de tous les Bleus, Lassana Diarra ayant perdu sa cousine dans les attentats et Antoine Griezmann ayant failli perdre sa sœur. Mais le président de la FFF a été très clair. «Les joueurs partagés à l’idée de jouer demain ? Je ne leur ai pas posé la question : ils jouent !», a tranché Noël Le Graët.

L’effroi provoqué par ces attaques meurtrières, dont trois ciblaient spécifiquement la rencontre contre l’Allemagne (2-0), vendredi au Stade de France, place pourtant joueurs et encadrement dans une position très délicate. Toute la difficulté du sélectionneur, Didier Deschamps, sera de trouver les mots justes pour remobiliser ses troupes pour un événement sportif à l’enjeu forcément dérisoire dans un tel contexte.

D’autant que certains joueurs ont été directement concernés par les attaques. Le milieu de terrain Lassana Diarra a annoncé samedi sur les réseaux sociaux que l’une de ses cousines, dont le joueur de Marseille était très proche, faisait partie des victimes. «Lass» a cependant décidé de ne pas quitter le rassemblement. L’attaquant Antoine Griezmann a lui vécu une grosse frayeur, puisque sa sœur se trouvait au Bataclan, la célèbre salle parisienne de concerts où le bilan provisoire fait état de 89 morts, avant d’en sortir indemne. «Ils ont mûrement réfléchi, je pense pour jouer à Wembley. Moi, joueur, ça aurait été compliqué», avait réagi samedi l’ancien attaquant international français Djibril Cissé sur RTL.

Si le Centre national du football de Clairefontaine a été fermé au public et à la presse samedi, contrairement à ce qui était prévu, les Bleus ont maintenu leur programme de travail au lendemain du drame. L’entraînement, qui concernait les remplaçants du match France-Allemagne, s’est déroulé normalement, alors que les autres joueurs ont eu droit à un décrassage classique avant une séance au complet dimanche, à la veille du départ pour Londres.

Mais pas sûr que, dans les circonstances actuelles, les Français aient le cœur à disputer une rencontre, même dans la prestigieuse enceinte de Wembley.

Wembley en bleu-blanc-rouge

Moins de 48 heures après les attentats, les Espoirs ont eux affiché une grande fébrilité face à la faible Macédoine (2-2), terminant même à dix contre onze une partie jouée avec un brassard noir et précédée d’une minute de silence. Mais le Marseillais Georges-Kevin Nkoudou a trouvé les ressources mentales pour rester concentré et égaliser après avoir perdu une amie dans les attentats, selon le journal L’Équipe.

Le travail de Deschamps et de l’encadrement sera donc avant tout psychologique pour relancer les Bleus dont certains restent dubitatifs quant à la tenue du match. Car l’émotion sera à son paroxysme lors de cet Angleterre-France, placé sous le signe de l’hommage aux victimes. Le mythique Wembley s’est déjà paré de bleu-blanc-rouge et les médias d’Outre-Manche ont invité les spectateurs londoniens à afficher leur soutien en leur demandant d’apprendre les paroles de La Marseillaise et de l’entonner avant et pendant la rencontre.

«Ce match sera une belle occasion de montrer que le monde du foot est uni face à ces atrocités», a lancé le sélectionneur anglais Roy Hodgson. «Je suis sûr que nos fans joueront leur rôle avec nos amis français et apporteront leur soutien aux deux équipes dans cette période difficile», a ajouté le coach de l’équipe aux Trois Lions. «Nous profiterons de cette occasion pour afficher notre respect aux victimes et exprimer notre solidarité au peuple de France», avait déclaré samedi le président de la fédération anglaise, Greg Dyke.

Le Quotidien