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Europe : les travailleurs transfrontaliers sont de plus en plus nombreux


Le nombre de « navetteurs » transfrontaliers, résidant en France et travaillant dans un pays voisin, a augmenté de 42% en douze ans pour dépasser 350 000 personnes en 2011, selon une étude de l’Insee publiée vendredi.

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La Suisse reste de loin le premier pays de destination. (Photos : AFP)

Sur les 353 000 frontaliers recensés en France en 2011 par l’Institut national de la statistique et des études économiques, près de 160 000 franchissent quotidiennement la frontière helvète. A elle seule, la ville de Genève reçoit 88 000 navetteurs.

Les mouvements transfrontaliers de main d’oeuvre sont concentrés sur la frontière nord-est du territoire français puisque les autres pays attirant le plus de personnes résidant en France étaient en 2011 le Luxembourg (69 000), l’Allemagne (50 000) et la Belgique (39 000). Monaco, à la cinquième place, fait exception.

Vers les autres pays voisins, les déplacements pendulaires sont très faibles. En douze ans, l’Allemagne a rétrogradé d’une place. Le nombre de transfrontaliers outre-Rhin accuse une baisse de 13 000 personnes. Il a au contraire explosé en direction du Luxembourg (+81%) et de la Belgique (+77%).

Selon l’étude, les deux tiers des navetteurs transfrontaliers vivent dans dix zones d’emploi françaises, à commencer par le Genevois français, Thionville, Saint-Louis et Longwy, et au Sud, Menton et Nice. Ces travailleurs peuvent représenter une part très importante de la population active, supérieure au tiers dans plusieurs bassins et même plus de 40% à Longwy. Leur présence a un impact économique et financier « considérable » sur les économies locales, mais qui « n’est pas facile à apprécier », souligne l’Insee.

Dans les zones proches de la Suisse, cet impact peut se lire dans le niveau des revenus fiscaux médians, qui sont parmi les plus élevés.

Les 353 000 navetteurs transfrontaliers dénombrés par l’Insee ne sont pas forcément français : quelques dizaines de milliers sont de nationalité étrangère, dont 15 000 Allemands, 11 000 Suisses et 8 000 Belges.

Les profils des résidents en France gagnant leur vie à l’étranger sont différents selon les destinations : beaucoup de cadres et diplômés à Genève, d’employés vers Monaco et Luxembourg, d’ouvriers vers l’Allemagne et la Belgique. Le cas inverse – des résidents de pays voisins travaillant en France – est beaucoup moins fréquent, selon l’Insee, qui estime cette population à 30 000 personnes, dont près de la moitié proviennent de Belgique.

AFP