Le FCD03 a refusé d’enflammer la rencontre et a fini par le payer, jeudi soir, en se faisant rejoindre sur le fil par Cliftonville (1-1), au 1er tour aller de l’Europa League.
Les Differdangeois sont convaincus qu’ils peuvent aller chercher la qualification la semaine prochaine en Irlande du Nord. Et ils ont raison car ils ont semblé bien meilleurs que leurs adversaires hier. Mais pour passer, il faudra s’y prendre autrement. Et pas seulement s’en remettre à Omar Er Rafik, encore buteur hier.
Longtemps, on a cru voir un match comme Differdange en a gagné un paquet d’autres. On se dirigeait vers une victoire signée de la patte d’Omar Er Rafik, qui avait trouvé la faille du gauche en glissant le ballon sous le ventre de Mooney (1-0, 38 e ). C’était le premier frisson de la partie et il en appelait tant on imaginait déjà les Nord-Irlandais se livrer et finir par craquer. Mais Ryan Catney et ses coéquipiers ont tenu bon et ont fini par ce but tout à fait british : un centre du gaucher Jay Donnelly pour la tête de Ross Lavery, abandonné de tout marquage (1-1, 89 e ). Le hold-up parfait? Pas vraiment car Cliftonville a fait trembler la défense de Julien Weber plusieurs fois, notamment après la pause.
Les crampes de Siebenaler
Pour tout dire, la soirée aurait pourtant pu tourner au vinaigre plus tôt, ou en tout cas prendre une autre tournure. À quoi cela s’est joué? À quelques centimètres : d’abord ceux de Weber, qui ont permis de détourner en corner une sublime volée du coup de pied de Jay Donnelly (31 e ); puis à ceux qui ont vu la tentative de la tête de ce même Donnelly passer de peu à côté de la cage differdangeoise, alors que Weber avait raté sa sortie (61 e ).
Differdange a fait un choix, celui d’attendre Cliftonville pour mieux le piquer en contre, mais ce plan a été un échec. Cette prudence aurait pu être louable si elle s’était transformée, à un moment, en révolte, ou au moins en simple volonté de jouer. Andy May et ses coéquipiers en avaient-ils les moyens? Clairement, même si la sortie pour cause de crampes de Tom Siebenaler rappelle que l’équipe n’est pas encore au top physiquement. Il faudra pourtant se faire mal dans une semaine car ce sera aux Differdangeois d’aller chercher leur qualification en terre nord-irlandaise. Ce défi est abordable, mais Pascal Carzaniga va devoir changer ses plans et peut-être même ses joueurs car il y a eu plusieurs déceptions.
Les entrées prometteuses de Lascak et surtout de Sinani, ainsi que le profil d’un Bettmer resté sur le banc donnent à Carzaniga l’occasion de rectifier le tir.
Comme l’an passé face aux Gallois de Bala Town, Differdange a entamé sa campagne européenne par un but d’Omar Er Rafik. Comme l’an passé, on signerait tout de suite pour que le goleador du FCD03 arrache la qualification dans les arrêts de jeu au match retour. Mais franchement, il y avait largement moyen de se faciliter la vie jeudi.
Matthieu Pécot
DIFFERDANGE – CLIFTONVILLE 1-1 (1-0)
Parc des sports. Pelouse parfaite. Arbitrage de M. Villamayor (And)
assisté de MM. Jourdan (And) et Fernandes (Por). 1 355 spectateurs.
Évolution du score : 1-0 Er Rafik (38 e ), 1-1 Lavery (89 e ).
Cartons jaunes : Curran (29 e ), Bonner (32 e ), Catney (44 e ) à Cliftonville.
DIFFERDANGE : Weber – Franzoni, Vandenbroeck, Siebenaler (71 e Bukvic), Rodrigues – May, Jänisch – Yéyé (80 e Lascak), Ribeiro (67 e
Sinani), Luisi – Er Rafik.
CLIFTONVILLE : Mooney – Knowles, Bonner, Mc Guinness, Ives – Winchester, Catney, Curran (85 e Murray), M. Donnelly (67 e Lavery) – Hugues (56 e Mc Daid), J. Donnelly.
Luisi et Yéyé passent au travers
Les deux ailiers differdangeois devront se racheter au retour en Irlande du Nord.
LA DÉFENSE
Weber 5/10 : il ne s’est troué qu’une fois sur un corner mais, heureusement, la tête de Jay Donnelly est passée à côté. Le reste? Tout en sécurité. S’est permis quelques envolées pour le plaisir. Abandonné par sa défense sur le but.
Franzoni 4 : pas assez de dédoublement avec ses ailiers. Et quand il a essayé, ils ne se sont pas compris avec Yéyé. Il n’est pas l’unique responsable du but nord-irlandais, mais le centre vient de son côté.
Vandenbroeck 5 : rassurant dans ses interventions, il n’a toutefois pas réussi à transcender ses coéquipiers comme il le fait depuis janvier.
Siebenaler 6 : solide, il a gagné tous les ballons de la tête. Étonnamment pris de crampes, il a cédé sa place à Bukvic (71 e ) , qui a fini le match dans le même registre et qu’on aurait aimé retrouver à la tombée du ballon à la 89 e minute.
Rodrigues 5 : c’est lui qui a envoyé le centre qui a fini par profiter au buteur Er Rafik. Au-delà de ça, il ne s’est pas aventuré à monter n’importe quand. Plus entreprenant en fin de match.
LE MILIEU
May 6 : un peu de déchet dans la relance en début de match mais suffisamment de ballons grattés et d’interventions musclées pour considérer que son match a été plutôt réussi.
Jänisch 4 : a évolué dans un registre très défensif et n’a pas été la rampe de lancement que l’on pouvait espérer. Pas d’erreur grave, mais aucun impact dans la construction du jeu.
Yéyé 3 : très nerveux alors qu’il n’y avait pas franchement de raison de l’être, il a souvent aussi été apostrophé par Carzaniga, qui trouvait à redire sur son placement. Trop d’énergie perdue et qu’on aurait aimé retrouver de l’autre côté du terrain. Remplacé par Lascak (80 e ) , plein de bonne volonté et qu’on aurait aimé voir plus tôt.
Ribeiro 4 : il était censé faire des différences entre les lignes mais il s’est rapidement perdu. Pas vraiment à son avantage, il a cédé sa place à
Sinani (67 e ) , auteur d’une entrée très intéressante. A forcé Mooney à repousser un coup franc en corner (81 e ) avant d’envoyer un ballon en or mal exploité par Luisi (84e). Et si Sinani avait gagné sa place de titulaire pour le retour?
Luisi 3 : les mêmes reproches que d’habitude : il oublie encore trop souvent de lever la tête. Les initiatives sont louables, mais beaucoup trop de mauvaises décisions.
L’ATTAQUE
Er Rafik 7 : heureusement qu’il est là. Il a ouvert le score d’un but de renard. Ses milieux de terrain n’ont pas assez combiné avec lui. A plus souvent appelé le ballon qu’il n’en a vu la couleur.
M. P.