Le Progrès se retrouve en position d’éliminer les Glasgow Rangers. Comment ?
Le Progrès, en Écosse, a marqué son territoire. Et même parfois sans le savoir, puisque juste avant le coup d’envoi, un petit murmure réprobateur a accompagné leur rassemblement en cercle pour se donner du courage : « C’est comme ça que font les gars du Celtic pour nous agacer », pestait ainsi un voisin de tribune…
Voilà donc les hommes de Paolo Amodio à 90 minutes du mot qui était revenu, pensait-on abusivement, dans tous les discours d’avant-match, l’exploit. Pas espéré, non : recherché. En pliant modérément, en étant organisé, en montrant des qualités de football qui ont commencé à être perceptibles dès que le temps d’adaptation (45 minutes quand même) a été digéré. Mais pour renverser un club légendaire, il faudra encore plus que ça. On fait la liste des nécessités absolues.
1) FAIRE RÉCUPÉRER KARAPETIAN
L’attaquant avait dit en souriant qu’en cas de but ou de résultat positif, il s’autoriserait à fumer une petite chicha dans son bar spécialisé d’Esch-sur-Alzette.
Il n’a eu ni l’un ni l’autre, mais il y aurait bien droit vu sa débauche d’énergie et sa capacité à remporter la majorité de ses duels offensifs, permettant à son équipe de remonter d’un cran dès que c’était possible.
C’est une des interrogations majeures avant le retour : peut-il reproduire la même performance ? Et, si possible, l’agrémenter d’un but qui sera absolument nécessaire ? L’Arménien n’aura que quatre vrais jours de récupération et s’il y parvient, il y gagnera une réputation de force de la nature.
2) DENSIFIER LE MILIEU
Il y a eu bien des occasions, jeudi soir, de regretter l’absence de Mario Mutsch dans l’entrejeu. Olivier Thill et Max Watzka ont eu bien du mal à exister, ne commençant à montrer les dents qu’en deuxième période. Or si le Croate Kranjcar a eu un tel rayonnement en première période, il faudra nécessairement le restreindre au retour.
Comment ? Avec les mêmes hommes ? L’entrée en jeu de Ben Vogel devant la défense, où il a montré de la percussion, peut être une alternative, même s’il faudra plus que le sens du combat au retour : une certaine idée du jeu. Car, on se répète, il faudra aller marquer. Et le style box-to-box du cadet des Thill peut faire des différences.
3) VERROUILLER LES COULOIRS
Une équipe écossaise qui est reprise par un entraîneur portugais, c’est un mariage quasiment contre nature. Mais en l’occurrence, Pedro Caixinha veut faire jouer ses gars. Le rythme monocorde de la partie à Ibrox Park a montré que les passages par les couloirs étaient privilégiés par les Rangers. Or cela a pris une mi-temps à Matias pour régler son positionnement. Et aussi 45 minutes à Alexis Lafon pour se rappeler qu’il n’évoluait pas au poste de milieu offensif, mais bien de défenseur. Ses prises de risque seront à éliminer. Si c’est le cas, il y aura moyen pour Sébastien Flauss de passer au Barthel une soirée encore plus calme qu’à l’aller.
Julien Mollereau