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[Europa League] Pour la Jeunesse, il n’y a pas de mal à se faire Dublin


Emmanuel Lapierre va débroussailler le chemin pour l'autre club eschois, le Fola (dont on aperçois le banc), qui jouera Aberdeen jeudi. (Photo archives Luis Mangorrinha)

[1er tour aller] La Jeunesse, qui n’a franchi qu’un tour durant le siècle, ne partira pas favorite, ce mardi soir contre St. Patrick’s. Mais il y a un coup à jouer.

Si l’Irlande vient de quitter l’Euro au stade très honorable des 8e de finale, cette performance a largement été éclipsée par celle de ses supporters. Les vidéos virales n’ont pas manqué d’arroser les réseaux sociaux : des fans en train de chanter une berceuse à un bébé dans un tramway de Bordeaux, d’autres qui ramassent leurs poubelles dans la rue en chantant en l’honneur des éboueurs de la ville, des membres de la Green Army, encore eux, qui réparent une voiture qu’ils ont abîmée en grimpant dessus. Tout cela était bien beau mais tout cela n’existera pas ce soir. Les Irlandais ont beau être rentrés chez eux, ils ne se précipiteront pas pour garnir les tribunes du Richmond Park. Les joueurs de St. Patrick’s seront déjà ravis si la barre des 1 500 spectateurs était atteinte.

Pour tout dire, ce Richmond Park n’a pas grand-chose d’effrayant. En Irlande, tout le monde semble s’être passé le mot, à tel point que l’équipe de Liam Buckley, 6e sur 12 après 17 journées, a la deuxième défense la plus poreuse du championnat.

On ne pourrait retenir que le fait que St. Patrick’s a l’avantage d’être en plein championnat et n’aura pas les problèmes de rythme que les Eschois pourraient rencontrer ce soir, eux qui n’ont repris l’entraînement qu’il y a deux semaines. Mais pourquoi ne pas plutôt se focaliser sur les objectives raisons de s’enthousiasmer pour la Jeunesse ? Oui, elle totalise 1 victoire pour 11 défaites en C3 depuis l’an 2000. Mais pour réitérer l’exploit de 2013 qui avait amené Wang Chu et ses coéquipiers à éliminer les Finlandais de TPS (2-0, 1-2), la Jeunesse peut se dire que si son effectif a été largement remanié cet été, il a au moins vu arriver six joueurs du RM Hamm Benfica, dont cinq devraient être titulaires ce soir et n’auront donc pas l’inconvénient de devoir repartir de zéro au niveau des automatismes. Un groupe est déjà là et l’ambiance durant les deux heures de vol autant la journée à l’hôtel à Naas l’ont rappelé.

Saint-Patrick Stumpf ?

Ce mardi soir, on attend de Pinna et de Lapierre qu’ils mettent le feu dans le couloir gauche, qu’Ontiveros et Mertinitz contournent le défi physique irlandais par leur finesse et que Patrick Stumpf se rappelle que la Saint-Patrick est aussi un peu sa fête. «Si on tient le 0-0 à la demi-heure de jeu, on ne sait pas ce qui peut se passer», glisse, gourmand, le président Jean Cazzaro.

Difficile d’imaginer à quoi s’attendre hormis à un cocktail de clichés aux saveurs de kick and rush et de fighting spirit. Les plus curieux, comme René Peters ou Marc Oberweis, ont vaguement jeté un œil sur des vidéos. «C’est des Irlandais ! On s’attend à ce que ça joue dur et que ça ne lâche rien», prévient le gardien bianconero.

St. Patrick’s, qui reste sur trois défaites et neuf buts encaissés, vient de prendre un 2-0 chez le leader Dundalk, là où la Jeunesse a disputé son dernier match européen. C’était il y a deux ans et la Vieille Dame s’inclinait 3-1 (Zydko) après avoir perdu l’aller à la Frontière (0-2). Seuls quatre joueurs titulaires en Irlande en 2014 devraient être alignés d’entrée ce soir (Oberweis, Portier, Todorovic et Corral). Les temps ont changé et puisque personne n’attend quoi que ce soit de cette Jeunesse en rodage mais que St. Patrick’s se situe quelques crans en dessous de Dundalk, il est peut-être l’heure qu’Esch frappe un grand coup. Après tout, il n’y a pas de mal à se faire Dublin.

De notre envoyé spécial à Dublin, Matthieu Pécot