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[Europa league] Lyon-Besiktas : après les violences, comment jouer le retour ?


Douze supporters lyonnais et turcs ont été interpellés et sept personnes blessées, selon les autorités. (Photo : AFP)

« Jouer à huis clos ou ailleurs ? » Après les violences qui ont perturbé jeudi soir le quart de finale aller d’Europa League entre Lyon et Besiktas, se pose la question des conditions du match retour en Turquie.

« Je ne sais pas ce qu’il faut faire, jouer à huis clos ou ailleurs », a confié le patron de l’OL, Jean-Michel Aulas, après la rencontre. « Mais ce serait très dangereux pour nous d’affronter cet adversaire avec les mêmes supporters que ce soir. Pour le moment, nous ne sommes pas très rassurés sur la manière dont les choses peuvent se passer ». Dès la semaine dernière, le club avait d’ailleurs déconseillé à ses supporters de se rendre en Turquie et l’OL n’organisera pas de déplacement officiel.

Mais le scénario de jeudi soir, avec des affrontements dès avant le match à l’extérieur du stade et un terrain envahi avant le coup d’envoi, fait craindre un retour tendu, le 20 avril à Istanbul. « Cela pose aussi le problème du lieu du match retour car ce serait vraiment injuste, alors que nos supporters sont interdits de déplacement à Istanbul, de renouveler cette expérience », a ajouté Aulas pour qui la rencontre de jeudi a été « à deux doigts » d’être annulée, l’envahissement du terrain par des supporters décalant le coup d’envoi de 45 minutes.

« Ce retard est peut-être une première dans les annales de l’UEFA », a jugé Aulas. Peut-être pas une première – le 29 mai 1985 pour la finale de la Coupe des champions Juventus-Liverpool, le match avait commencé avec une heure de retard après le drame qui avait provoqué la mort de 39 morts personnes au Heysel – mais en tout cas un fait exceptionnel.

« Blockhaus »

« C’est dans l’organisation qu’il y a eu un certain nombre de problèmes, probablement dans le kop visiteurs, où nous avons retrouvé ces gens dangereux », estime le patron de l’OL. Mais « soit on fait des stades qui permettent de faire du football de famille, soit on construit des blockhaus avec des barbelés ». Cette gestion problématique pourrait valoir au club français de lourdes sanctions de la part de l’UEFA qui a ouvert une instruction: forte amende, match à huis clos ou délocalisation d’un prochain rendez-vous européen à domicile.

« Chaque club est responsable de ses supporters mais je suis assez confiant », a assuré vendredi devant la presse Vincent Ponsot, directeur juridique de l’OL. « En tant qu’organisateur de la rencontre, nous sommes responsables, sauf qu’il est manifeste que nous avons été victimes d’agression de supporters turcs ». « Les éléments vidéos le montrent. Nous avons assisté aux événements en direct avec l’officier de sécurité de l’UEFA qui a vu d’où venaient les incidents. A partir du moment où il y a eu identification, les règlements sont très clairs », a-t-il assuré.

Annie Saladin, responsable de la sécurité du club rhodanien, a précisé qu’une cinquantaine d’ultras turcs du groupe Carsi était à l’origine des incidents ayant provoqué l’envahissement de la pelouse. « Ils ont forcé le contrôle et au vu du profil de ces supporters, nous n’avons pas réussi à les contenir », a-t-elle admis. « Le risque zéro n’existe pas. 500 ou 1 000 stadiers supplémentaires n’auraient rien changé (…) Celui qui veut entrer avec un fumigène ou un pétard y parviendra… Les stadiers ont fait leur travail de palpation » mais celle-ci a ses limites en France et « les supporters le savent », a ajouté la responsable.

Au final, douze supporters lyonnais et turcs ont été interpellés et sept personnes blessées, selon les autorités. D’après l’OL, un stadier a été brûlé aux jambes par le fumigène d’un supporter turc et un autre a eu le nez cassé. Un important dispositif avait pourtant été mis sur pied pour assurer la sécurité de la rencontre, classée au niveau le plus élevé de risque (4 sur 4) en raison d’une forte affluence de supporters turcs. Entre 15 000 et 20 000, pour la plupart venus de France ou de pays voisins, étaient disséminés au milieu des 35 000 spectateurs lyonnais, en plus des 3 000 Stambouliotes du parcage visiteurs : une configuration propice aux débordements.

Le Quotidien/AFP