[1er tour retour] Differdange qui ne passe pas un tour au mois de juillet, c’est rare. Cela aura-t-il des conséquences ?
Sera-t-il toujours tête de série 2017 ?
Differdange qui ne passe pas son 1er tour de Coupe d’Europe, c’est seulement la deuxième fois en six ans que cela arrive. C’est d’ailleurs bien pour ça qu’il jouit, depuis quatre saisons, d’un statut protégé de tête de série qui ne l’a pas forcément servi, puisqu’il reste sur deux éliminations en trois ans.
Concrètement, les coefficients sont obtenus sur les cinq dernières saisons, en fonction des victoires et des matches nuls. Reste qu’un club obtient aussi 0,25 point pour un 1er tour, 0,5 pour un 2e et 1 pour un 3e. Bref, avec deux campagnes qui se sont terminées en eau de boudin en trois saisons seulement et pas de victoire du tout cet été, le coefficient va forcément baisser l’an prochain… si Differdange se qualifie bien évidemment.
Jusqu’alors, il disposait d’une certaine marge : 66 équipes sur 96 possédaient un moins bon ranking que lui au tirage, le 20 juin dernier à Nyon. Avec un coefficient de 4,800. Cette déconvenue ne devrait pas encore entamer son énorme crédit européen, mais bon…
Est-ce un mal pour un bien en vue de la DN ?
Allez savoir si c’est un total hasard, le meilleur résultat réalisé en championnat dans son histoire récente par le FCD03, avec une deuxième place acquise devant le F91, c’est en 2014/2015 quand, justement, il n’avait pas payé au prix fort une épopée européenne. Souvenons-nous aussi que le F91 s’était fait détrôner par le Fola, en 2013, après son énorme campagne avec élimination du Red Bull Salzbourg.
On ergote en général sans fin sur les traces que peuvent laisser plus de deux matches européens dans les organismes et dans les têtes. Une équipe qui doit axer sa préparation physique de début de saison sur ces rendez-vous difficiles à caser dans l’agenda de joueurs amateurs, est-elle défavorisée quand l’Europe s’éternise ? En tout cas, le FCD03 a largement prouvé que le top 3, pour lui, ne dépendait pas de son rendement continental : il est toujours présent sur la boîte au printemps.
Il n’empêche : l’an passé, cela lui avait quand même prix un bon mois pour se remettre de deux rencontres très éprouvantes sur tous les plans contre Trabzonspor au 2e tour. Humilié par le Fola (0-3) en ouverture du championnat, accroché ensuite par le RFCU (1-1) et Mondorf (2-2), il avait déjà lâché sept points avant même l’arrivée du mois de septembre. Et c’est la différence qu’il y avait au final entre lui et le Fola et le F91. Pour mémoire, l’objectif du FC Differdange 03, cette saison, c’est le titre et il aura un début de saison ultracompliqué : déplacement à Rosport, derby contre le Progrès, visite à Strassen enchaînée avec venue de la Jeunesse. Chaud.
Quelle marge de manœuvre pour «Caza» ?
Entre l’impossibilité de qualifier Fleurival (qui aurait fait du bien à Belfast), les erreurs d’arbitrage grossières de l’arbitre hongrois, cet ignoble terrain synthétique, le manque de réussite de ses attaquants, il y a tellement de circonstances défavorables à son crédit que le nouveau technicien differdangeois ne saurait par quel bout commencer pour se défendre de cette élimination qui fait tache contre un club presque aussi amateur que l’est le FCD03.
Débuter son mandat de la sorte sera pourtant pénalisant vis-à-vis du public. Son principal boulot, ces prochaines semaines, sera de mettre tout son petit groupe en ordre de bataille. Il a sous la main de quoi faire deux équipes, de quoi mettre en place assez de formules différentes pour se dire que son coaching sera déterminant, que ses choix peuvent clairement faire perdre ou gagner des matches, notamment dans les chocs (et il y en aura deux rien qu’en août).
Concrètement, il est le premier coach differdangeois à se retrouver dans cette position d’être jugé sur ses options puisqu’en fixant clairement le cap du titre, en conservant son groupe et en l’enrichissant assez pour en faire justement un postulant officiel à la première place, ses dirigeants lui ont mis une certaine pression qu’il a acceptée. C’est à lui de jouer !
De notre envoyé spécial à Belfast, Julien Mollereau