[Europa League] Le Progrès mène l’offensive sur les réseaux sociaux

De mémoire de journaliste, c’est la première fois qu’on voit ça  : un club qui se déplace en Coupe d’Europe avec, dans ses valises, deux caméramen (Luca Daresta et Nora Bohler), un photographe (Bernard Bamberg) et un responsable chargé de chapeauter la mise en ligne régulière sur les réseaux sociaux (Ivano Andresini). Outre plus de 350 photos rien que sur le match à Ibrox Park, ce quatuor a en outre produit plus de 9 heures de vidéos (dont seulement 2 à 3  % ont été conservées) qui ont alimenté les réseaux à raison de trois publications par jour, « notre règle d’or », avance Andresini.

Pour un club habitué à subir les railleries de ses pairs dès qu’il semble en faire un peu trop pour le «petit» niveau luxembourgeois, c’était pourtant une évidence d’en arriver à ce dispositif. Niederkorn mise là-dessus pour étoffer son public et notamment remplir le stade Josy-Barthel demain. « 5  000 personnes ont déjà vu la vidéo dans laquelle les joueurs demandent de venir les encourager mardi, s’enflamme encore Andresini (NDLR  : qui a aussi sollicité une policière et… une nonne écossaises cueillies à l’aéroport pour faire sa promo!) et je pense qu’on montera à 15  000 vues. » Ça ne se traduit pas forcément toujours par des achats de billets, mais le Progrès veut y croire et, s’il ne le dit pas, cherchera à faire mieux que les 6  153 spectateurs réunis par son voisin differdangeois contre le PSG, en 2011. Il lui reste 1  500 tickets à écluser pour faire le plein.

«Notre record absolu, c’est 25 000 vues»

La prévente se poursuit jusqu’à demain matin. En attendant que ce chiffre-là, le nombre de billets vendus, celui qui pèsera dans les finances et pour le symbole, tombe, le Progrès se rabat sur ses succès internet. « Notre record absolu, c’est 25  000 vues avec l’arrivée des joueurs à l’aéroport de Glasgow, indique Andresini, pas peu fier. Le travail qu’on a abattu là-bas nous a permis de gagner 700 like en quatre jours pour arriver à 3  000 personnes qui sont abonnées sur Facebook (NDLR : il a ainsi presque rejoint le FCD03 et largué la Jeunesse) . Les gens ont d’ailleurs pu voir en direct le discours du président dans le vestiaire, avant le match. Fabio Marochi ne parlait pas qu’aux seuls joueurs  : ils étaient 100 internautes à ce moment-là, avec nous. Mais ils auraient donc, potentiellement, pu être 3  000. On l’a reposté après coup. Ça a fait 20  000 vues. Internet a vraiment un formidable effet multiplicateur. D’autres clubs devraient chercher à en profiter. On est précurseurs. »

«On voulait rapprocher les gens de l’action»

« Pour un club du XXI e siècle, c’est quand même crucial », complète le caméraman Lucas Daresta, spécialisé dans le travail à la Go Pro, qui offre un rendu plus «authentique». « La Go Pro, ça rapproche de l’action, explique-t-il. On voulait amener l’extrasportif sur le même plan que le sportif en montrant un maximum d’à-côtés. Le but, c’était d’emmener les gens avec nous, de les rapprocher de l’action. » Ivano Andresini précise d’ailleurs que l’idée qui sous-tend le projet est de « toucher les gens, de montrer une image de sérieux, mais de rendre le tout sympathique ».

Pour cette bande des quatre, l’équipe «médias» du Progrès, le voyage à Glasgow n’aura pas été de tout repos. Levée tôt pour travailler dès le petit-déjeuner, présente à tous les rassemblements des joueurs, à fond pendant la rencontre… elle embraye avec le retour, mais jure que c’est exactement le dispositif qui aurait été mis en place si l’adversaire avait été différent. « Tout était prêt avant même le tirage. On a juste eu de la chance que ce soit les Écossais! », jure Andresini, qui ne se voit pas forcément baisser considérablement de pied, désormais, au cours de la saison de Division nationale. « Vu ce qu’on a accompli, conclut Daresta, on pourrait dire mission accomplie. Mais en fait non, pas encore. C’est si on amène 8  000 personnes au stade, mardi, qu’on pourra considérer qu’on a réussi. » Ça en ferait, des like, un Barthel sold out…

Julien Mollereau