Piétinée par St. Patrick’s dans les dix premières minutes, la Jeunesse n’a perdu que 1-0 et a fini fort, mardi soir lors du 1er tour aller d’Europa League. Elle peut continuer de rêver.
Les Eschois ont tenu bon, alors que le début de match laissait deviner un petit massacre. L’espoir d’une qualification, mardi prochain à la Frontière, est bien là.
Dans The Saint , le magazine officiel du St. Patrick’s Athletic FC distribué à l’entrée du stade les jours de match, Carlo Weis a joué franc- jeu : « J’ai fait des recherches sur votre équipe sur internet. Je n’ai pas trouvé grand-chose. »
La vérité, c’est que l’entraîneur eschois a eu un mal fou à regrouper des informations sur un adversaire qu’on pensait beaucoup moins fort que le Shamrock Rovers qui avait éliminé le Progrès l’an passé et que Dundalk, le bourreau des Eschois il y a deux ans.
C’était une quasi-certitude sur le papier et elle a pris du plomb dans l’aile très rapidement.
Dès le coup d’envoi, la fougue des Irlandais a tout emporté sur son passage et s’est traduite par un but de la tête de Chris Fagan, le buteur maison (1-0, 10 e ). La Jeunesse dormait alors à moitié et si elle avait un doute sur le niveau de l’opposition, il avait le mérite d’être déjà levé.
Chris Fagan, donc, a été le principal danger irlandais. Le problème, c’est que St. Patrick’s a offert une vraie variété à son jeu, qui ne se résume pas aux appels diaboliques de ce petit avant-centre (1,75 m, 66 kg) qui a appris le football à Manchester United de 16 à 19 ans. Il en a aujourd’hui 27 mais hier, on a compris pourquoi les Red Devils ont un jour décelé en lui le potentiel d’un grand joueur.
Carlo Weis est reparti d’Irlande avec plus de billes. Il sait que la paire Bermingham-Billy Dennehy fait des ravages dans le couloir gauche. C’est d’ailleurs de ce côté qu’est venu le corner qui a amené l’ouverture du score irlandaise. Très franchement, à ce moment de la partie, on doutait plus de l’instant auquel allait intervenir le deuxième but que de son existence… Mais les Eschois ont tenu, avec une petite dose d’héroïsme, car la pression était énorme. Et quand un maillot rouge baissait en intensité, il se faisait remonter les bretelles par Keith Tracey, le seul ancien international irlandais (6 capes) de la bande.
Stumpf rate l’égalisation
La Jeunesse a résisté avec l’arme qui doit faire sa force cette saison : l’audace. Après avoir fait le dos rond en première période, les Bianconeri ont crânement tenté leur chance au retour des vestiaires, et pas uniquement en contre. Un indicateur illustre l’appétit de la Jeunesse : Carlo Weis a sorti Martin Ontiveros, un milieu défensif, pour Andrea Deidda, un attaquant (80 e ). La preuve que la Jeunesse sentait qu’il y avait un réel coup à jouer.
Mais de la demi-dizaine de situations favorables des Eschois, la plus brûlante, consécutive à une déviation de la tête de Mertinitz pour Stumpf au deuxième poteau, terminait dans les nuages (65 e ).
C’était au tour des Irlandais d’avoir les jambes lourdes, de grimacer et d’être aidé par un ou deux coups de sifflet généreux de l’arbitre tchèque. Et dans six jours, ce seront aux joueurs de St. Patrick’s de serrer les dents. Car la vraie Jeunesse est évidemment celle qui a bouclé le match en bombant le torse.
De notre envoyé spécial à Dublin, Matthieu Pécot
St Patrick’s – Jeunesse : 1-0 (1-0)
Richmond Park (Dublin). Pelouse magnifique. Arbitrage de M. Orel (Rtc) assisté de MM. Blazej et Nadvornik. 2 200 spectateurs environ.
Le but : Fagan (10e).
Cartons jaunes : D. Dennehy (25e) à St. Patrick’s. Todorovic (36e), Lapierre (82e), Deidda (89e) à la Jeunesse.
ST. PATRICK’S : Clarke – O’Brien, Hoare, D. Dennehy, Bermingham – Tracey, Cawley, Kelly – Byrne (60e Timlin), Fagan, B. Dennehy.
JEUNESSE : Oberweis – Todorovic, Portier, Delgado, Lapierre – Ontiveros (80e A. Deidda), Peters, Corral (24e Sardarian), Pinna – Mertinitz, Stumpf.