Le Progrès Niederkorn accueille les Glasgow Rangers, ce soir, en ayant encore l’opportunité de frapper un très grand coup. C’est déjà ça de pris.
Le stade Josy-Barthel ne sera pas loin d’afficher complet aujourd’hui. Si la moitié des supporters au moins seront écossais, Niederkorn a fait une bonne partie du chemin en survivant à son déplacement à Ibrox Park, la semaine dernière. Ce qui ne veut pas dire que celle qui reste à parcourir soit la plus facile. Car il faudra marquer pour y croire…
Ils ont survécu à l’enfer. Le Daily Mail affirmait vendredi qu’Ibrox Park, pour le grand retour des «Gers» en Coupe d’Europe six ans après leur dernière apparition au niveau continental, «n’aurait pas résonné plus fort si le Barça ou la Juventus avait été l’adversaire d’un soir». Et c’est à ça que les hommes de Paolo Amodio ont résisté, s’offrant le droit de croire à l’existence du paradis.
C’est que le comité du Progrès, culotté en diable depuis l’annonce du tirage au sort, s’est mis en mode «ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait». Ils nous ont parlé d’«exploit», d’«entrer dans l’Histoire». Alors, forcément, après le score de l’aller, on est un peu obligé de leur donner du crédit.
Mais les choses n’ont pas pu changer à ce point en seulement cinq jours et les constats qui ont suivi la courte et très honorable défaite à Ibrox Park guident forcément l’analyse quant aux chances de qualification. C’est-à-dire que le Progrès n’est pas loin, mais que cette infime différence est un gouffre, à ce niveau.
La semaine dernière, les hommes de Paolo Amodio ont surtout livré une performance défensive de premier plan. Or ce soir, pour aller plus loin, pour monter plus haut, il faudra bien, à un moment ou à un autre, trouver des solutions offensives tangibles.
Comment faire? L’entrejeu, déplumé en individualités (Mutsch et Ramdedovic sont sur le flanc), a eu du mal à exister autant pour les soucis qu’ont connus les hommes qui l’ont animé (O. Thill et Watzka) qu’en raison d’un système qui voulait maintenir deux attaquants et deux ailiers. Avoir redescendu légèrement Françoise en deuxième période dessine peut-être la marche à suivre, même si cela va éloigner encore un peu plus le bloc du but de Foderingham. Et certains garçons ont semblé parvenir à se révéler en seulement 90 petites minutes, comme Mike Schneider, auteur d’un coup de génie qui a failli faire basculer le match à la 82e minute (un grand pont sur Tavernier) ou Alex Karapetian, énorme dans la bataille. Se raccrocher au hasard des productions individuelles, même au milieu d’une organisation sans faille, c’est un espoir ténu, certes, mais avec l’euphorie, allez savoir…
«On la sent, cette euphorie, depuis le résultat de Glasgow, sourit Paolo Amodio. J’espère qu’on ne sera pas fatigués et qu’on sera dans un bon jour. Mais ce sera quand même un sacré boulot.» On espère bien, sinon, ce ne serait plus un exploit, si?
La presse écossaise, qui est en devoir d’envisager le match piège auquel Pedro Caixinha ne s’attend pas, a posé la question de la prime, si éventuellement cela devait passer. Réponse de Thomas Gilgemann, étonné : «Mais la prime, c’est la qualification!»
Julien Mollereau