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[Euro 2016] Les demies sont connues


Les joueurs français fêtent avec le public leur qualification pour les demi-finales de l'Euro en battant l'Islande, le 3 juillet 2016 au Stade de France. (Photo : AFP)

Une pochette surprise et un classique: l’inattendu Portugal-Pays de Galles et France-Allemagne, qui réveille les souvenirs d’un match mythique du Mondial-1982, constituent le programme des demi-finales de l’Euro-2016, mercredi à Lyon et jeudi à Marseille.

Comme on se retrouve ! France-Allemagne, c’est d’abord une image : Patrick Battiston qui sort sur une civière après avoir été violemment percuté par le gardien allemand Harald Schumacher. Aujourd’hui, le portier aurait eu un carton rouge.

Mais dans la nuit brûlante de Séville ce 8 juillet 1982, cette demi-finale de la Coupe du monde entre la RFA et la France s’est poursuivie et est entrée dans la légende, avec une qualification allemande aux tirs au but (3-3, 5-4 t.a.b.). «Aucun film au monde, aucune pièce ne saurait transmettre autant d’émotions que la demi-finale perdue de Séville»: voilà comment l’emblématique N.10 français Michel Platini, aujourd’hui écarté du monde du football après le scandale à la Fifa, résume ce monument de l’histoire sportive.

34 ans plus tard, changement de décor et de générations. Il s’agit de retrouvailles pour l’équipe du capitaine Hugo Lloris. Il y a deux ans, au Brésil, en quart de finale du Mondial, l’Allemagne avait battu les Bleus 1 à 0, sur un but de Mats Hummels, qui avait pris le meilleur sur Raphael Varane. La Mannschaft avait ensuite décroché le titre suprême, son quatrième mondial, en finale à Rio, face à l’Argentine.

Allemagne amoindrie

Cette fois, il n’y aura ni Varane, blessé avant le tournoi, ni Hummels, suspendu pour cette demi-finale. L’Allemagne va d’ailleurs se présenter amoindrie. Mario Gomez, blessé en quart de finale contre l’Italie, ne pourra plus jouer dans le tournoi. Et Sami Khedira, ainsi que Bastian Schweinsteiger, sont incertains pour la demi-finale à Marseille. La part de chance qui escorte Didier Deschamps dans le tournoi va à nouveau faire parler. Son équipe n’a affronté jusqu’ici que des équipes de second rang, la Roumanie, l’Albanie et la Suisse au premier tour, puis l’Eire en 8e de finale et l’Islande en quarts, balayée 5 à 2 dimanche.

La petite Islande avait ébahi l’Europe du foot en sortant l’Angleterre en 8e (2-1). Malgré l’élimination, ses héros doivent revenir au pays dès lundi et traverser la capitale Reykjavik en bus à impériale en fin d’après-midi, devant une foule sans doute énorme. Deschamps, père la victoire du football français, a déjà tout gagné comme joueur: la Ligue des champions avec Marseille, le Mondial-1998 et l’Euro-2000 avec les Bleus. Peut-il être sacré champion d’Europe des nations comme coach cette fois le 10 juillet au Stade de France ?

Il y aura des duels qui promettent. «C’est vrai qu’en club avec Arsenal, j’ai l’habitude d’évoluer avec Mesut (Özil) derrière moi en N.10», a glissé Olivier Giroud, auteur d’un doublé contre l’Islande. Mais en demi-finale, Özil sera dans le camp d’en face.

Les Gallois en plein rêve

Dans l’autre demi-finale, il y aura aussi un match dans le match entre deux partenaires au Real Madrid: Cristiano Ronaldo pour le Portugal et Gareth Bale pour le pays de Galles. «Ce sont deux des meilleurs joueurs du monde. Ils se connaissent très bien, mais (ils) sauront mettre leur amitié de côté ce soir-là», prédit le sélectionneur gallois Chris Coleman. Ronaldo, triple Ballon d’Or, qui a tout gagné en club, rêve de porter son équipe nationale jusqu’à un titre majeur. Au passage, il ambitionne de voler le record de buts dans un Euro (9 inscrits par Michel Platini en 1984). CR7 en est à 8.

Coleman se casse la tête pour le neutraliser: «je pourrais préparer mes défenseurs tout un mois pour affronter Cristiano Ronaldo, il sera toujours capable de faire quelque chose d’incroyable, d’inarrêtable». C’est perdu d’avance alors ? «Nous en avons nous aussi un (joueur amenant le danger) dans notre équipe (Bale), ce qui rééquilibre la situation», veut se rassurer Coleman.

Pour Bale, il s’agit d’écrire l’histoire: jamais les Dragons gallois n’étaient allés aussi loin dans une grande compétition. La meilleure performance était un quart de finale du Mondial-1958. Sera-t-il écrasé par le poids de ce challenge ?

Le Quotidien/AFP