Saint Pippo priez pour eux. L’Italie n’a pas de Filippo Inzaghi, de « Bobo » Vieri ni de Luca Toni mais des buteurs méconnus et peu efficaces avant de commencer l’Euro-2016, lundi à Lyon contre la Belgique (21h00).
« Le passé, c’est le passé. Aujourd’hui, c’est nous », répond vendredi Eder (10 sélections, 2 buts), favori pour le poste de second attaquant derrière Graziano Pellè (13 sél., 5 b.).
Mais Pellè joue dans un club moyen (Southampton) et Martins Eder est passé au travers de son premier semestre 2016 avec l’Inter Milan (un but en Serie A). Et il s’agit des deux favoris du 3-5-2 d’Antonio Conte.
Ciro Immobile (13 sél., 1 b.) a égaré son talent ces deux dernières saisons, Simone Zaza (11 sél., 1 b.) n’est qu’un remplaçant à la Juventus et Lorenzo Insigne (9 sél., 2 b.) est plus ailier que buteur.
Les attaquants n’ont inscrit que cinq des 16 buts de l’Italie en qualifications, un pour Zaza, deux pour Pellè et Eder. « Quand on regarde le passé, il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt: il y avait plus de ressources », admettait le sélectionneur.
Immobile n’a pas bougé
Au-delà de leur relatif anonymat, les cinq attaquants essayant de gagner leur place sur le terrain d’entraînement de Montpellier ont tous une épine dans le pied.
Le plus prometteur, Immobile, reste sur deux saisons en échec. Meilleur buteur de la Serie A en 2014 (22 buts) avec le Torino, il s’est perdu sur les bancs du Borussia Dortmund, puis du FC Séville, avant de se relancer en janvier au Toro.
« J’ai passé deux saisons un peu difficile, admet-il, mais j’ai 26 ans et un peu plus d’expérience. »
Au Mondial brésilien, il avait déçu, ne marquant pas le moindre but.
En outre, les blessures l’ont tenu éloigné des terrains un mois et demi et il n’est revenu que le 8 mai. « Mais je suis un peu plus frais », rétorque Immobile.
Simone Zaza a vécu son moment de gloire au début du printemps en marquant dans les dernières minutes le but qui a fait basculer la Juve vers le titre contre Naples (1-0). Mais il a tenu un rôle de joker toute la saison. Et sous le maillot azzurro, il n’a marqué qu’une fois en onze matches, lors de sa deuxième sélection.
Pellè sait défendre
Au début de son mandat, Conte avait choisi l’association Immobile pour la profondeur Zaza pour jouer en retrait, mais elle a périclité.
Le dribbleur Lorenzo Insigne se dit prêt à jouer dans un rôle de deuxième attaquant. « Quand un joueur est du niveau de la Serie A, il n’a pas de problème pour s’adapter à un autre poste, assure le Napolitain. Peu importe le rôle, ce qui compte c’est l’engagement, et nous donnerons tout, quels que soient ceux qui joueront. »
Contre la Belgique, Conte devrait privilégier le binôme Pellè-Eder. Le grand attaquant (1,93 m) des Saints n’est pas génial, mais le sélectionneur apprécie son sens collectif et son travail en premier rideau défensif. En outre, il est le seul attaquant à avoir marqué en matches de préparation, contre l’Écosse (1-0).
Le Brésilien naturalisé Martins Eder n’est pas un « fuoriclasse » (joueur d’exception) non plus et a perdu un peu confiance, mais il se dit « serein, je ne dois rien démontrer à personne sinon à l’entraîneur ».
« Je ne vais pas dire que je vais marquer dix buts, finir à zéro et me moquer du monde. On verra qui jouera, si je suis choisi je donnerai le maximum », ajoute-t-il.
Heureusement pour l’Italie, sa défense est plus conforme à sa grande tradition.
Le Quotidien / AFP