Les 8e de finale de l’Euro se profilent : à l’Allemagne, championne du monde en titre, d’aller chercher son ticket contre l’Irlande du Nord à Paris mardi, alors que le match Ukraine-Pologne, classé à risque, se joue à Marseille, 10 jours après les violences sur le Vieux-Port.
Les rebondissements sportifs auraient dû animer la soirée de lundi, mais elle a été marquée par un nouvel épisode extra-sportif rocambolesque. L’ultranationaliste russe Alexandre Chpryguine est revenu en France après avoir été expulsé samedi et a été interpellé lundi soir dans le stade de Toulouse, où avait lieu le match Russie – pays de Galles. Cet Euro aura été un cauchemar sur tous les plans pour la Russie, pays hôte du Mondial-2018.
Ses supporters sont désormais assimilés à des hooligans après les violences qui avaient fait 35 blessés, majoritairement anglais, en marge d’Angleterre-Russie le week-end du 11 juin. Parmi eux, l’encombrant M. Chpryguine, même s’il a toujours nié sa participation aux exactions. Et la Russie a quitté l’Euro, humiliée par les Gallois (3-0), qui se qualifient, tout comme les Anglais qui ont fait nul contre la Slovaquie (0-0). Leonid Sloutski, le coach russe, a tiré les leçons de cet échec, lançant après le cinglant revers: «il est nécessaire que ce soit une autre personne qui prépare notre équipe» pour le Mondial à la maison.
Gâchettes muettes
Mardi à Marseille, l’Ukraine, déjà éliminée, affronte la Pologne qui a encore ses chances. Mais c’est le contexte d’un match classé à risque qui occupe les esprits du côté autorités. Au total «un millier de policiers et de gendarmes» seront mobilisés, a expliqué le préfet de police, Laurent Nunez. Le dispositif a évolué par rapport à Angleterre-Russie du 11 juin et des forces de l’ordre étaient en place dès lundi soir.
Des policiers venus de Pologne et d’Ukraine viennent également en renfort pour aider «à détecter la présence de supporters ultras», a ajouté le préfet. Le préfet a également publié un arrêté limitant la consommation d’alcool et la vente dans des contenants en verre dans un périmètre beaucoup plus large autour du stade et du centre-ville. Et la Fête de la musique a été décalée au 23 juin.
Au Vélodrome, il sera aussi question de football, et les yeux seront braqués sur l’idole de la Pologne, Robert Lewandowski, buteur star du Bayern Munich, toujours muet depuis ce début d’Euro. Il n’est pas le seul: d’autres gâchettes de classe mondiale, comme Cristiano Ronaldo (Portugal) et Zlatan Ibrahimovic (Suède), n’ont toujours pas marqué. C’est Gareth Bale, le Gallois du Real Madrid, qui caracole en tête des buteurs, avec trois réalisations en trois matches.
Les Irlandais savourent
Des cracks, il y en aura aussi sur la pelouse du Parc des Princes, dans l’autre match du groupe C, avec les Allemands, champions du monde, opposés à des Nord-Irlandais qui caressent des rêves de qualification. Michael O’Neill, coach irlandais, savoure déjà: «On a la chance de jouer les champions du monde à Paris. Il faut avant tout prendre du plaisir. C’est quelque chose qui restera dans notre mémoire très longtemps».
Dans le groupe D, l’Espagne, double championne européenne en titre, est déjà qualifiée. Son adversaire à Bordeaux, la Croatie, n’est pas encore en 8e de finale et espère y mettre les crampons en prenant la première place du groupe, qui permet d’avoir un opposant plus abordable ensuite. «Nous n’allons pas défendre», a promis le milieu offensif croate Ivan Perisic. Les fans croates seront eux aussi surveillés en tribunes: vendredi, ils avaient interrompu, à coups de fumigènes lancés sur le terrain, le match contre la République tchèque à Saint-Etienne.
«Je ne suis pas inquiet, les organisateurs et la police française ont pu mieux se préparer pour résoudre ces problèmes. Je pense que nos supporters se comporteront bien mieux», a voulu rassurer le sélectionneur croate Ante Cacic. A Lens, les Tchèques se frotteront à la Turquie dans un match ouvert pour tenter d’accéder au prochain tour.
Mercredi, ce sera le dernier jour des poules — avec les groupes E et F — et soirée de calculs pour déterminer qui seront les quatre meilleurs troisièmes à accompagner les deuxièmes au stade supérieur. Ensuite viendra le jugement des matches à élimination directe.
Le Quotidien/AFP
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