Après le fiasco du Mondial brésilien, la sélection lusitanienne, emmenée par Cristiano Ronaldo, entend bien faire bien plus que de la figuration.
L’équipe
Après l’humiliante défaite subie à domicile face à l’Albanie, le Portugal a réalisé un sans-faute en enchaînant sept victoires et validé sa première qualification directe à un grand tournoi depuis l’Euro-2008. Huitième du classement Fifa, la Selecçao est la favorite du groupe F, où elle affrontera l’Autriche, la Hongrie et l’Islande. La Selecçao a fait ses derniers réglages avec trois matches de préparation qui se sont soldés par une victoire contre la Norvège (3-0), une défaite face à l’Angleterre (1-0) et un carton devant l’Estonie (7-0) mercredi soir.
Le sélectionneur
Appelé à remplacer Paulo Bento en septembre 2014 après le fiasco du Mondial brésilien et cet échec contre l’Albanie en début de campagne qualificative, Fernando Santos disputera son troisième tournoi international, puisqu’il avait porté la Grèce en quarts de finale de l’Euro-2012 puis en huitièmes du Mondial-2014. Un des rares entraîneurs passés par les « trois grands » clubs du Portugal (Benfica, Porto et Sporting), cet homme de 61 ans à l’allure sévère est réputé pour son pragmatisme et son style défensif.
La star
Capitaine et vedette incontestée de l’équipe du Portugal, le triple Ballon d’or Cristiano Ronaldo est abonné aux grands tournois depuis l’Euro-2004. Mais, à 31 ans, l’Euro-2016 représente une de ses dernières chances de remporter un titre sous les couleurs de son pays, après avoir étoffé son palmarès avec Manchester United et le Real Madrid, avec lequel il vient de remporter sa troisième Ligue des champions. Déjà meilleur buteur de l’histoire de la Selecçao (58 buts) et en passe d’en devenir le joueur le plus capé (126 sélections contre 127 pour Luis Figo), l’attaquant cherchera aussi à augmenter son capital de six buts répartis dans les trois championnats d’Europe qu’il a déjà disputés.
Points forts
Avec Ronaldo, capable de faire la différence à tout moment grâce à sa vitesse et à sa force de frappe, le Portugal est très dangereux quand il évolue en contre. Autour de son meneur de jeu aguerri, Joao Moutinho, le milieu portugais dispose de plusieurs jeunes talents qui ne demandent qu’à faire leurs preuves, comme la nouvelle recrue du Bayern Munich Renato Sanches.
Points faibles
Les Portugais ne disposent d’aucun avant-centre de classe mondiale et Eder est le seul N.9 de formation dans le groupe. Pour pallier cette lacune récurrente, Fernando Santos a fait le pari de placer Ronaldo en pointe, au risque de manquer de présence physique dans la surface. Derrière, le Portugal alignera une charnière centrale sur le déclin car les défenseurs axiaux retenus ont tous dépassé la trentaine: Ricardo Carvalho (38 ans), Bruno Alves (34 ans), Pepe (33 ans) et José Fonte (32 ans).
Le Quotidien / AFP
Dan Santos : « On n’a plus de vrai n°9 »
Dan Santos (coach du RM Hamm Benfica) : « Le Portugal possède un sélectionneur meilleur que le précédent, qui a construit un groupe assez cohérent. Il devrait terminer leader de son groupe mais tout, malheureusement, dépend encore trop de l’état de forme de Cristiano Ronaldo. Un peu comme la Suède avec Ibrahimovic.
Le coach est heureusement assez intelligent pour ne pas tout miser sur lui, mais il faudra que son groupe hausse considérablement son niveau de jeu par rapport aux qualifications s’il veut aller loin.
Le vrai problème, c’est le manque d’avant-centre. Partir en France avec Nani et Quaresma qui ne font plus partie de clubs du top européen et ne sont plus les mêmes qu’il y a quelques années… Depuis Pauleta, on n’a plus de vrai n° 9. L’Espagne a déjà remporté des compétitions sans vrai numéro 9, mais elle, elle a une vraie philosophie de jeu collectif, alors que le Portugal dépend trop des egos. »
En finale en 2004
Huitième au classement Fifa, le Portugal participera en France à son 7e championnat d’Europe. Son meilleur résultat remonte à 2004 : à domicile, les Lusitaniens avaient échoué en finale face à la Grèce (0-1), après avoir éliminé l’Angleterre en quarts (2-2, 6 tab à 5) et les Pays-Bas en demies (2-1).
Alors âgé d’à peine 19 ans, Cristiano Ronaldo était déjà là, entouré d’une grosse génération (Figo, Pauleta, Deco, Carvalho…).