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[Euro 2016] Ben Payal mouillera le maillot même après le match


Ben Payal, à droite (photo Jeff Lahr / Editpress)

En 67 sélections, Ben Payal en a récupéré, des maillots d’adversaires célèbres. Alors, avant le match contre l’Espagne et ses stars à tous les étages (ce vendredi 9 octobre à 20h45), lui mieux que personne sait garder la tête froide.

Avant la Roja, c’est l’ébullition. Les footballeurs luxembourgeois ont beau être des hommes, ils n’en demeurent pas moins des supporters comme les autres, sensibles au fait d’affronter des Sergio Ramos, Gérard Piqué, Cesc Fabregas ou Iker Casillas. On ne va pas se mentir, il y aura un deuxième match au coup de sifflet final pour récupérer un souvenir.

Il y en a un qui abordera cette épreuve avec la sérénité et le détachement d’un vieux briscard dont l’armoire est remplie de reliques : Ben Payal. Le milieu de terrain peine à se remémorer l’ampleur de son trésor de guerre, mais en le poussant un peu, il parvient à extirper quelques noms. Berbatov (Bulgarie), Moutinho (Portugal), Marchisio (Italie), Bouma (Pays-Bas), Malouda et Gourcuff (France). Et à l’aller de cette confrontation face à la Roja? « Pedro ». Le faux, pas celui du F91.

«Il y a eu aussi Pirlo qui faisait la gueule»

En général, ils restent dans l’armoire. Le milieu de terrain récupérateur du Fola n’enfile pour le plaisir et à la maison que ceux de son pote, Miralem Pjanic. « Un jour, quand j’aurai ma propre maison, je ferai une salle et je mettrai des cadres aux murs. »

Pour les remplir, il va encore falloir enrichir la collection. Il aurait rêvé d’Iniesta, mais il n’est pas là. Alors, à Logroño, il va laisser faire le hasard. « Il n’y a pas de technique particulière pour en récupérer. Il faut juste savoir qu’il est toujours plus difficile d’en recevoir un si tu n’es pas encore sur le terrain au coup de sifflet final. J’ai déjà été en récupérer dans les vestiaires, mais en règle général, je m’en fous. En plus, certains ne veulent pas échanger avec toi. Les Suisses, quand on les a battus chez eux (NDLR : l’exploit du Letzigrund, 1-2, en septembre 2008), on voyait qu’ils se disaient « bordel, ils nous ont déjà pris les trois points, qu’est-ce qu’ils viennent nous emmerder avec nos maillots? ». Il y a eu aussi Pirlo qui faisait la gueule quand on a fait le nul là-bas (NDLR : 1-1 à Pérouse, en juin 2014) et qui m’a dit non. »

À la limite, on lui souhaiterait bien de rentrer sans maillot d’Espagne, à Payal. Cela pourrait vouloir dire que le Luxembourg y a été contrariant. « Ils n’ont pas besoin de perdre des points pour nous dire non. Ils ont aussi de très bonnes excuses. Ils l’ont déjà promis à quelqu’un d’autre ou alors c’est « on le change aux vestiaires ». En général, quand ils disent ça, tu sais que tu ne le reverras jamais, qu’ils vont se cacher. » En tout cas, jamais personne ne lui a demandé le sien, de maillot. Il serait bien temps que ça change, non?

Julien Mollereau