L’Angleterre, rattrapée par la sinistrose après une qualification peu convaincante, doit profiter de son 8e de finale de l’Euro-2016 contre l’Islande, timbre poste sur la carte du football européen, pour réaffirmer ses ambitions, lundi à Nice (21h00).
« Roy Hodgson dit qu’il n’a peur de personne, mais je n’ai pas l’impression qu’il y ait non plus la moindre équipe qui nous craigne », a ainsi résumé l’ex-buteur vedette Alan Shearer après le 0-0 contre la Slovaquie, le seul match où l’Angleterre n’a concédé aucun but.
Grandissime favori face au plus petit pays européen – 330.000 habitants – jamais qualifié à ce niveau, l’Angleterre n’a en effet pas émerveillé lors de trois premiers matches à la physionomie un peu similaire. Alors que certains la présentaient avant l’Euro comme un prétendant possible.
En gros, elle étouffe son adversaire mais n’arrive pas à le faire craquer, quels que soient les hommes et les systèmes. A cause de ses deux nuls contre les Slovaques et les Russes, elle a donc fini 2e du groupe B derrière les Gallois qu’elle a pourtant battus (2-1).
Hodgson, malgré ses changements, semble encore tâtonner et sa revue d’effectif lors du dernier match lui a valu des critiques, alors que le qualifié affrontera ensuite soit l’hôte français soit l’Eire le 3 juillet. Daniel Sturridge pourrait donc conserver sa place, et Wayne Rooney, Dele Alli, Kyle Walker, Danny Rose et surtout Harry Kane retrouver la leur.
Le buteur de Tottenham pourrait en effet être plus utile comme point de fixation que Jamie Vardy, qui n’aura vraisemblablement pas beaucoup d’espaces pour miser sur sa vitesse. Derrière, Gary Cahill s’est tenu la hanche lundi, mais son cas ne semble plus faire question.
Islande, aucune raison de changer
Après le 4-3-3 des poules, l’Angleterre pourrait ainsi maintenant opter pour un 4-4-2 en losange pour mettre les deux attaquants axiaux dans les meilleures dispositions.
Invaincue depuis six matches, elle reste surtout sur dix rencontres sans défaite dans le temps réglementaire en phase finale de l’Euro depuis 2004.
En face, c’est à peine moins bien avec un revers en neuf sorties en compétition et la « petite » Islande, toujours invaincue dans le tournoi après avoir accroché 1-1 le Portugal et la Hongrie puis dominé 2-1 l’Autriche, n’a donc aucune raison de changer d’un iota.
A la tête d’une armée de 23 expatriés, dont la « star » Gylfi Sigurdsson passée par Tottenham et désormais à Swansea, elle devrait donc aligner la même équipe pour la 4e fois d’affilée. Sur le banc, il y a également Eidur Gudjohnsen, passé par Chelsea.
La sélection co-dirigée par le Suédois Lars Lagerbäck a marqué et encaissé un but lors de chacun des matches de sa première phase finale mais elle est désormais sans pression avant un exploit que peu la voit réaliser.
Physiques et robustes, les Islandais sont accrocheurs mais peuvent également laisser des trous derrière et il faudra que les Anglais sachent en profiter pour convertir leur domination technique.
Il faut voir également comment les Nordiques gèreront ce 4e match en 13 jours, dans la mesure où la majorité de l’effectif n’évolue pas dans les meilleurs clubs qui enchaînent les rencontres de coupe d’Europe.
Ravie d’affronter l’Angleterre, l’Islande ne manquera cependant pas de motivation face à un pays dont elle se sent proche.
Pourtant, les deux sélections ne se sont affrontées qu’à deux reprises. Après un nul valeureux en 1982 (1-1), l’Islande reste sur une déculottée (6-1) en 2004. Ce jour-là, le jeune international Rooney, déjà lui, avait brillé et inscrit un doublé.
Le Quotidien / AFP