Ernst & Young a annoncé une croissance de son chiffre d’affaires de 10,9 %, soit 215 millions d’euros pour son année fiscale clôturant au 30 juin 2018.
Le cabinet Ernst & Young (EY) Luxembourg a présenté mardi ses résultats financiers. «Tous les voyants sont au vert», ont affirmé à tour de rôle les membres de l’équipe dirigeante, «tout comme l’économie luxembourgeoise», a rajouté Alain Kinsch, directeur du cabinet d’audit pour le Luxembourg.
Il faut dire que les chiffres d’EY sont bons : une croissance de son chiffre d’affaires de 10,9 % (contre 10,6 % l’année dernière), soit 215 millions d’euros pour son année fiscale clôturant au 30 juin 2018. «Cette année a été notre meilleure année depuis 2012. Sur les six dernières années, nous avons réalisé une croissance de 66 %», a souligné Alain Kinsch avant de détailler la croissance d’EY par métier : «Sur le marché luxembourgeois, EY a accru son activité de 22 %. Nous sommes assez fiers de nos résultats tant pour le département conseil qui affiche une croissance de 26,2 % que pour le département audit qui progresse de 11 %.»
Seul le département de fiscalité (Tax) affiche une croissance en deçà des espérances avec un résultat de 6,6 % contre 9,3 % l’année dernière. «C’est vrai que nous avons fait moins bien, mais 6,6 % reste un bon résultat», tente de faire passer le numéro un du cabinet d’audit tout en voulant s’attarder sur le résultat du département conseil : «C’est une réelle satisfaction car nous partons de loin avec ce petit département, qui est d’ailleurs le plus petit des quatre Big Four de la place. Ce qui prouve notre bon travail.»
Premier Big Four à présenter ses résultats, difficile de dégager une tendance sur la Place, mais les très bons résultats d’EY montrent que l’activité économique au Luxembourg reste dynamique et attire les entreprises.
Captation du coût réglementaire
«Si la finance est un secteur important pour nous, les entreprises non financières le sont tout autant, notamment les PME», précise Alain Kinsch tout en attirant l’attention sur le fait qu’EY est l’auditeur de groupes comme les Chemins de fer luxembourgeois et Encevo (la société mère du fournisseur d’énergie Enovos et de l’opérateur réseau Creos).
Le Brexit a également contribué aux bons résultats, puisque le comité de direction présent n’a pas caché que le pays possède un important pouvoir d’attraction. «Nous avons constaté une demande accrue de la part des sociétés Real Estate (NDLR : sociétés immobilières en français) et Private Equity (NDLR : capital-investissement dans des sociétés non cotées en Bourse en français) dans l’implémentation des meilleures pratiques en matières de plateformes opérationnelles ou la mise en place de modèles de fonctionnement dans un contexte de Brexit», a souligné Alain Kinsch.
Outre de la bonne santé du pays, EY a su tirer profit du coût de la réglementation dont se plaignent depuis des années les banques du pays et pèse 1 % du PIB du Luxembourg. En effet, pour se conformer aux nombreuses directives et autres nouvelles réglementations européennes et mondiales, les banques rémunèrent les services des Big Four.
«On peut effectivement dire que l’on capte une partie du coût de la réglementation qui pèse sur les banques. Mais d’un autre côté, nous avons vu dans une étude sur le sujet que le premier coût pour les banques en matière de réglementation, ce sont les effectifs dédiés au respect de la réglementation. Nous offrons donc des services permettant aux banques de réduire leurs frais en matière de personnel et nous tentons d’optimiser notre travail afin de réduire le coût pour les banques», a expliqué Olivier Maréchal, responsable de la partie Conseil d’EY Luxembourg.
Jeremy Zabatta
meilleur au monde . je suis ravis de son expertise