Une enquête a été ouverte dimanche pour «dégradation volontaire» après que la plaque en mémoire d’Ilan Halimi, jeune Juif français tué par le gang des barbares en 2006, a été retrouvée brisée, à Bagneux (Hauts-de-Seine).
«Il n’y a pour l’instant aucun élément d’identification», a précisé le parquet, qui estime que la dégradation «paraît être un acte volontaire» sans pouvoir être «complètement affirmatif». Le commissariat de Bagneux est chargé de l’enquête.
La maire de Bagneux, Marie-Hélène Amiable, s’était auparavant déclarée «extrêmement choquée» par cet acte «scandaleux et inacceptable». Elle avait été avertie vers 18h samedi par le courriel d’un habitant et avait décidé de faire aussitôt retirer la plaque, posée au pied d’un jeune chêne dans le parc Richelieu, au centre de la ville, après une cérémonie de commémoration en 2011.
«Elle sera changée dès que possible lundi», a précisé la maire qui a porté plainte en fin de matinée. «Pour notre ville, c’est un symbole extrêmement fort», a poursuivi Marie-Hélène Amiable, qui pensait «fortement à un acte de vandalisme», mais, très prudente, ne voulait pas exclure «la chute d’une branche ou un ballon», tant que la police ne ferait pas la lumière complète sur les faits.
Depuis l’annonce de cette très vraisemblable détérioration volontaire, les réactions politiques se sont accumulées. Sur Twitter, où le hashtag #IlanHalimi était l’un des plus partagés dimanche, Nicolas Sarkozy a exprimé sa «consternation». «La barbarie dont il a été victime n’a pas suffi. Intransigeance face à de tels actes. Pensées pour ses proches», a ajouté l’ancien président.
«Détruire la plaque en hommage à #IlanHalimi est une honte. Honorons sa mémoire en redoublant de détermination face à l’antisémitisme», a réagi pour sa part Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste.
Jack Lang, interrogé sur Radio J, a fait part de son «écœurement». «C’est répugnant, il y a dans notre pays un antisémitisme qui est assez vigoureux», a-t-il souligné. Le président de l’Institut du Monde arabe a appelé à une «politique plus radicale» pour combattre tous les racismes, précisant qu’il y avait aussi de l’islamophobie en France. «Il faut une révolution de l’éducation (…) une révolution de l’habitat», a-t-il estimé.
L’avocat de la famille Halimi, Me Francis Szpiner, a rappelé sur BFMTV que la mère d’Ilan «avait souhaité finalement qu’il soit enterré en Israël», pensant qu’«au moins là-bas son fils pourrait reposer en paix. Malheureusement les craintes qu’elle avait étaient justifiées».
AFP