Le président français a accusé mardi les « gilets jaunes » en pleine contestation sociale et fiscale depuis trois mois d’être « complices » des débordements ayant lieu en marge de leurs manifestations hebdomadaires.
« Il faut maintenant dire que lorsqu’on va dans des manifestations violentes, on est complice du pire », a déclaré Emmanuel Macron après 15 samedis de manifestations dans le cadre du mouvement des « gilets jaunes », dont 55% des Français souhaitent désormais la fin alors qu’ils étaient les deux tiers à le soutenir à son commencement mi-novembre.
« C’est un miracle qu’après autant de samedis avec cette violence, il n’y ait eu aucun mort à déplorer de la part des forces de l’ordre », a aussi estimé le président. Le 3 décembre 2018 à Marseille, une femme de 80 ans était morte au cours d’une opération chirurgicale après avoir été blessée la veille au visage par des éléments d’une grenade lacrymogène, qui l’avaient heurtée alors qu’elle fermait les volets de son appartement.
«Nous ne pouvons être dans une démocratie de l’émeute»
« Nous ne pouvons, de manière raisonnable, pas interdire les manifestations », a déclaré Emmanuel Macron, en invoquant la Constitution. « Par contre, il faut un message clair de tout le monde » pour dénoncer la violence, a-t-il ajouté, en déplorant qu' »il n’y ait pas toujours eu cette clarté ». « À côté de ça, la vitalité, la force, le caractère incontestable de la demande légitime de millions de Français qui ont pu participer ou être sympathisants de ce mouvement est pleinement reconnu. Je l’ai reconnu moi-même le 10 décembre et il est reconnu par l’implication qui est la nôtre. Jamais l’État ne s’est autant collectivement mobilisé face à un mouvement de ce type », a-t-il ajouté.
« Je crois qu’aujourd’hui la place doit être au débat, à la réponse démocratique, et elle sera ensuite dans les urnes. Mais nous ne pouvons pas être dans une démocratie de l’émeute », selon lui. Les « gilets jaunes » ont mobilisé davantage samedi dernier que la semaine précédente, avec plus de 46000 manifestants dans le pays dont 5800 à Paris, d’après des chiffres du ministère de l’Intérieur.
AFP