En battant la Macédoine, samedi, dans la douleur, les hommes de Luc Holtz ont réussi la première moitié d’une semaine de folie qui pourrait les amener à la 4e place du groupe en cas de succès, demain, au Belarus.
L’enchaînement sera vertigineux et puisque gagner est une option sérieuse, il faudra potentiellement repenser des couloirs et une attaque qui n’ont pas donné toutes les garanties en termes de production offensive.
Enfin! Enfin du réalisme offensif. Enfin un peu de chance. Enfin de l’imperméabilité. Enfin des points. Mais on peut le dire autrement : avec zéro tir cadré et même zéro occasion en 90 minutes (mais avec un but malgré tout après toutes les énormes occasions gâchées ces derniers mois), avec ce penalty plus que litigieux magistralement repoussé par Jonathan Joubert à la 84e minute, avec ce premier match éliminatoire bouclé sans encaisser de but depuis mars 2013 (contre l’Azerbaïdjan), avec ce premier succès depuis septembre 2013 et quinze rencontres (contre l’Irlande du Nord), le Luxembourg nous refait enfin complètement plaisir sans se contenter d’être un perdant fantastique. Sa flamboyance offensive de certains soirs internationaux pèse finalement fort peu de choses au regard d’une victoire au bout d’un match terne et imparfaitement maîtrisé, mais qui lui permet de quitter la dernière place du groupe C et de lorgner ouvertement, désormais, la 4e, détenue par son hôte de demain, le Belarus.
En sont-ils capables, de nous offrir une semaine internationale à six points? Au vu de la différence qu’il y a entre lui et les autres nations «faibles» de cette campagne, oui. Au vu de sa prestation de samedi soir… il reste du boulot et les 72 heures entre les deux matches seront largement suffisantes pour une nouvelle révolution. Après l’éviction de Tom Schnell de l’axe central ce week-end, après le repositionnement opportuniste de Laurent Jans dans le couloir gauche, il risque d’y avoir un nouveau remue-ménage. Parce que Christopher Martins est suspendu, mais que Mario Mutsch revient. Parce que cette équipe a pour une fois été austère : relativement solide défensivement mais dramatiquement inoffensive devant.
Mais où jouera Mario Mutsch?
Avoir gagné face à la Macédoine dans ces conditions ne relève plus du miracle puisque ces garçons ont de la qualité et désormais un certain savoir-faire, mais un peu de la chance quand même. Et le Luxembourg ne peut pas compter là-dessus deux fois de suite dans la même semaine. En résumé, il faudra être bien meilleur contre le Belarus demain.
À ce sujet, Luc Holtz va nous laisser avec nos questions jusqu’au coup d’envoi puisqu’il a institué des huis clos sur ses deux séances biélorusses, à Minsk hier et à Borisov ce soir. Il nous reste un peu d’imagination et la quasi-certitude que le sélectionneur ne se contentera pas de la production de ses joueurs en termes de jeu. Puisqu’il a trouvé un couple qui fonctionne devant la défense (la paire Gerson-Payal), remettre ses couloirs autant que l’attaque en ordre de bataille avant ce défi majeur semble être son chantier prioritaire.
Dès lors, où jouera Mutsch? Dans un couloir ou dans l’axe? Il a tant apporté ces derniers mois dans un rôle de soutien d’attaque que revoir l’association Deville-Joachim serait presque une surprise. Autant que le choix logique de Holtz, pour soigner sa relance, de titulariser Philipps aux côtés de Chanot dans l’axe d’une défense presque totalement remaniée mais qui a tenu le choc. De ce côté-là au moins, les Roud Léiwen nous donnent l’impression de voyager couverts. C’était redevenu tellement habituel de les voir prendre des buts dans cette campagne (17 buts en 6 rencontres soit presque trois en moyenne) qu’on signerait bien, même pour un 0-0, demain. Ce serait un aboutissement minimal vu que le président de la FLF, Paul Philipp, avait parlé de faire cinq points. Mais on devient tellement gourmand que prendre la 4e place à deux journées de la fin, c’est tentant comme nouveau challenge…
De notre envoyé spécial à Minsk Julien Mollereau
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