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[Élim. Mondial 2018] Pression maximale… sur tout le monde


Les Roud Léiwen, qui seront supportés par au moins 700 fans, ne sont pas tenus à rien. Les Néerlandais par contre... (Photo : Mélanie Maps)

Le Luxembourg, encore plus privé de cadres qu’à l’aller, se déplace au Kuip sans obligation… mais avec des risques. Les Pays-Bas, eux, n’ont pas le choix : s’ils ne s’imposent pas, ils pourront quasiment dire adieu au Mondial russe.

Après l’excellente prestation du match aller (1-3) malgré de nombreuses défections, les hommes de Luc Holtz ont réussi à se mettre dans des conditions encore plus précaires. L’ambiance à laquelle il faut s’attendre, l’âge moyen de cette équipe qui devra jouer devant plus de 40 000 spectateurs et la nécessité dans laquelle se trouvent les Oranje font qu’il y a une énorme crainte.

« Je vieillis. Je dois devenir plus calme.» Luc Holtz semblait en effet un peu plus tendu avant le match aller face aux Pays-Bas, en novembre dernier, alors que la somme de ses problèmes était déjà conséquente mais pas aussi énorme que celle qu’il a aujourd’hui. C’est un sélectionneur presque décontracté qui s’est assis en conférence de presse et a raconté comment son président, Paul Philipp, commençait, lui, à monter sérieusement en pression. «Je sais que le gros carton qui ne nous est plus tombé dessus depuis longtemps, tout le monde commence à l’attendre.» On va prendre ça pour un aveu : le sélectionneur envisage que cela puisse être là, à Rotterdam, dans un stade où les Néerlandais ont gagné leurs treize dernières rencontres internationales dont un cinglant 5-0, dimanche, face à la Côte d’Ivoire.

«On pourra vous aider»

D’ailleurs, le sélectionneur n’a pas gardé un bon souvenir des bords de la mer du Nord, de ces travées énormes et remplies à ras la gueule de supporters habillés tout en orange. «J’ai disputé ici le pire match de ma carrière internationale. On en avait pris quatre (NDLR : en fait, la rencontre de décembre 1994 s’était terminée sur le score de 5-0), mais c’est surtout la manière dont je me rappelle. Ils nous avaient fait tourner pendant 90 minutes et on n’avait pas passé le milieu de terrain.» Holtz sait donc le danger que représente le Kuip. «Mais je vis dans le présent, pas dans le passé.» Le hic, c’est que ses gars risquent de ne pas aimer du tout leur présent, ce vendredi soir, entre 20 h 45 et 22 h 30.

Les Roud Léiwen, qui seront supportés par au moins 700 fans, ne sont tenus à rien. Ils viennent de battre l’Albanie (2-1) avec des moyens dérisoires au regard des absences. Il leur sera juste demandé, éventuellement, de ne pas renouer avec un cauchemar du genre de celui d’Israël (0-6) en octobre 2012. C’est beaucoup demandé, mais on a désormais le droit d’avoir ce genre d’exigence. Même si les Pays-Bas vont venir pour leur en coller une bonne.

Les suiveurs de la sélection connaissent la musique : les Oranje nous avaient joué la même il y a dix ans. Après une victoire minimaliste au Barthel (0-1), les hommes de van Basten voulaient se qualifier pour l’Euro-2008 et humilier, en alignant cinq attaquants, les petits Luxos qui les avaient fait frissonner au Barthel. Résultat : 1-0 et une trouille monumentale dans les cinq dernières minutes quand Sébastien Rémy puis Fons Leweck s’étaient retrouvés seuls face à van der Sar. Dix ans plus tard, les Oranje pèsent moins lourd sur la scène internationale et aspirent surtout à se relancer pour ne pas dire adieu dès cet été au Mondial russe. Des ambitions bien plus tristes, mais pas moins dangereuses.

Le résultat de ce match pèsera bien peu dans le bilan de campagne mais, pour la nouvelle génération, il aura un poids énorme. Ce sont 90 minutes qui vont compter, situer leur degré d’avancement, préciser leurs faiblesses, officialiser leur potentiel. Et sur un malentendu… les Pays-Bas peuvent se retrouver dehors… «On pourra peut-être vous aider ces prochains mois, a souri Holtz à ce sujet, mais pas demain.»

De notre envoyé spécial à Rotterdam, Julien Mollereau