C’est le constat que fait le Statec sur base des indicateurs du troisième trimestre 2014 qui semblent indiquer une croissance de près de 3% pour l’ensemble de l’année.
Les résultats du troisième trimestre se caractérisent par la nette remontée de la valeur ajoutée du secteur financier, avec presque 7 % de hausse par rapport au deuxième trimestre. (Photo : Hervé Montaigu)
Selon le dernier Conjoncture Flash du Statec, le PIB en volume a enregistré une progression de 2,3 % sur un trimestre au 3e trimestre 2014 (+3,8 % sur un an). Ce résultat est toutefois à relativiser selon le Statec qui souligne qu’il est à mettre en relation avec le fait que la croissance a été nettement revue à la baisse pour les deux trimestres précédents, avec seulement +1 % en 2014 au premier trimestre (contre +1,7 % dans la version précédente) et +0,5 % au deuxième trimestre (contre +0,7 % auparavant).
Les résultats du troisième trimestre se caractérisent par la nette remontée de la valeur ajoutée du secteur financier, avec presque 7 % de hausse par rapport au 2e trimestre. Chacune des trois principales composantes du secteur – intermédiation financière, activités d’assurance et auxiliaires du secteur financier – a bénéficié d’un élan positif durant la période estivale. Le Statec modère toutefois l’enthousiasme en soulignant qu’il est trop tôt pour conclure à un véritable retournement de tendance à la hausse et ce d’autant plus que les premières estimations des résultats bancaires du 4e trimestre 2014 envoient plutôt un signal négatif pour la fin de l’année.
> Volatilité élevée du PIB
Cette bonne surprise concernant la performance du secteur financier au 3e trimestre est également contrebalancée par la révision à la baisse de la valeur ajoutée des activités de services aux entreprises.
Au rayon des bonnes nouvelles, le Statec note que l’investissement, qui avait largement dévissé au 2e trimestre, rebondit nettement. D’autre part, la consommation des ménages a pour sa part augmenté relativement modestement (+0,2 % sur un trimestre, contre +1 % au trimestre précédent). Elle reste soutenue par les achats de véhicules particuliers – cette tendance devrait se confirmer au 4e trimestre – et les dépenses de location immobilière.
Sur la base de ces éléments, le Statec estime que l’acquis de croissance pour 2014, c’est-à-dire la variation annuelle du PIB en volume que l’on obtiendra pour l’ensemble de l’année si le PIB du 4e trimestre restera identique à celui du 3e (et si aucune révision n’affecte les trimestres déjà comptabilisés), s’élèvera à 2,9 %. En effet, les indicateurs de confiance tirés des enquêtes de conjoncture du 4e trimestre (dans l’industrie, la construction et les services) montrent globalement des niveaux proches de ceux du 3e trimestre, ce qui n’indiquerait aucun ralentissement ni aucune accélération significatifs de la dynamique économique.
La volatilité élevée du PIB au cours des derniers trimestres et la très forte croissance du 3e trimestre en particulier suggèrent néanmoins la possibilité d’un contrecoup à la baisse pour le dernier trimestre. Au final, l’éventualité d’une croissance légèrement inférieure à 3 % sur l’ensemble de 2014 reste de mise, selon le Statec.
De notre journaliste Delphine Dard