La firme a officiellement inauguré hier soir son bâtiment fait de verre et d’un acier d’aspect rouillé mais durable, le Corten, au Kirchberg.
Le bâtiment ne laisse pas indifférent, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. (Photo : Hervé Montaigu)
Imaginé par l’architecte François Valentiny, le bâtiment, bien avant son ouverture, avait réussi à faire parler de la firme depuis de long mois. Sa conception, qui donne l’impression d’être un nid fait de métaux rouillés, a suscité autant l’admiration que l’interrogation. Une chose est certaine, il n’a laissé personne indifférent et c’était bien le but recherché. Comme l’a souligné hier soir le managing partner de KPMG, Georges Bock, son aspect rouillé doit évoquer l’héritage sidérurgique du pays, alors que sa transparence et la haute technologie, qui saute aux yeux lorsqu’on se trouve à l’intérieur, symbolisent le futur du pays.
Cette technologie était d’ailleurs au cœur de l’inauguration officielle, qui avait des allures de show à l’américaine. Le Premier ministre, Xavier Bettel, qui ne pouvait être présent à l’événement, est apparu à l’assistance sous forme d’un hologramme souhaitant une bonne soirée aux invités réunis, une première pour un chef de gouvernement en Europe. Le ministre des Finances, Pierre Gramegna, qui se trouvait, lui bien sur place, a dit particulièrement apprécier la symbolique de ce bâtiment qui prouve l’attachement de KPMG au pays. Il a, d’autre part, insisté sur la transparence qui émane de la réalisation et qui doit être à l’avenir le maître mot de la stratégie financière et fiscale du pays.
> Transparence à tous les étages
Outre son apparence très original, le bâtiment permet surtout à la firme de réunir sous un même toit ses plus de 1 200 employés qui étaient auparavant dispersés sur quatre sites différents. Sur place, ces derniers n’auront pas de bureau fixe et seront incités à s’installer où ils trouveront de la place. Cette méthode doit permettre le partage des idées et du savoir. Ce nouveau siège est également l’illustration de la stratégie de la firme qui a décidé de miser sur ses employés, la technologie et le pays, il y a deux ans.
La stratégie poursuivie par KPMG lui a aussi permis d’afficher des résultats 2014 en forte croissance. Lundi, KPMG Luxembourg annonçait en effet avoir réalisé, au titre de 2014, un chiffre d’affaires de 152,46 millions d’euros en hausse de 10,8 % par rapport à l’exercice précédent. « Les résultats que nous annonçons aujourd’hui prouvent que nos choix d’investissements ont été les bonnes cibles. Le temps, l’énergie et le capital qui ont été investis dans ces domaines ont porté leurs fruits et nous sommes fiers de dire que 2014 a été une année placée sous le signe du succès », s’était félicité Georges Bock.
Dans le détail des résultats de la firme, c’est l’activité d’audit qui a le plus progressé avec une croissance de 16,4 % qui a été poussée par l’arrivée de nouveaux fonds d’investissement, mais aussi par le fait que la firme a été mandatée par la CSSF pour prendre part à la revue des actifs des banques luxembourgeoises dans le cadre de l’audit européen sur l’état de santé des banques demandé par la Banque centrale européenne.
De son côté, l’activité de conseil a connu une croissance de 11,2 % soutenue par l’adaptation aux nouvelles réglementations, qui font que de nombreux établissements ont requis l’expertise de KPMG en la matière.
Enfin, le conseil fiscal a connu une année beaucoup plus calme sur le plan des chiffres avec une quasi-stagnation à 0,6 %. KPMG a insisté sur l’intégrité, la transparence et la conformité de ses agissements et cela, alors que l’affaire LuxLeaks est passée par là et a ébranlé le monde des Big 4.
« Le Luxembourg et sa réputation à l’étranger seront toujours une partie intégrante de notre futur et, en 2015, nous comptons couvrir encore plus de kilomètres pour raconter la véritable histoire du Luxembourg à travers le monde », a ainsi affirmé Georges Bock.
De notre journaliste Delphine Dard