Une nouvelle version du billet de 20 euros entrera en vigueur d’ici à la fin de l’année dans toute la zone euro. La troisième version de la série voit sa sécurité améliorée face aux contrefaçons.
Serge Kolb, directeur de la Banque centrale de Luxembourg, a présenté hier le nouveau billet de 20 euros qui sera mis en circulation à partir du 25 novembre prochain. (Photos : Isabella Finzi)
Un jour ordinaire, devant l’automate d’une banque au Grand-Duché. Ou n’importe quel autre, ailleurs. Retrait minimum : 20 euros. Besoin de plus ? La somme sera débitée en petites coupures, presque toujours de 20 euros.
Le fameux billet bleu est en effet la valeur la plus largement distribuée et utilisée pour les transactions de la vie quotidienne. Et donc, le plus souvent, un objet de convoitise comme de contrefaçon. Une cible privilégiée des faussaires, parce qu’on écoule plus facilement de la menue monnaie que de gros billets jaunes ou violets. Les spécialistes numismatiques estiment à ce titre que 60% des faux billets introduits sur la place marchande sont des reproductions illégales de celui de 20 euros.
> Quatre signes de sécurité distinctifs
C’est précisément pour lutter contre cette fraude et « conserver une longueur d’avance » que l’Eurosystème de la Banque centrale européenne (BCE) a mis au point des billets d’une nouvelle espèce. Après les devises de 5 et 10, celle de 20 euros verra, elle aussi, son apparence modifiée. Il s’agit de la troisième génération d’une série baptisée Europe, depuis la première version lancée en 2002. Le spécimen 2015 a été présenté officiellement hier après-midi par la BCE, à Francfort.
Dans le même temps, la Banque centrale de Luxembourg (BCL) a également levé le voile sur ces nouvelles coupures, toujours imprimées sur du papier constitué de coton. Plus que le relooking, surtout flagrant côté recto, le directeur de la BCL, Serge Kolb, a longuement détaillé la protection considérablement renforcée.
Quatre signes de sécurité ont été intégrés, dont « une avancée technologique » majeure : en haut à droite, dans l’hologramme latéral, une fenêtre s’ouvre sur un portrait en filigrane. Face à une source lumineuse, ce portrait en relief figurant la princesse Europe (NDLR : personnage de la mythologie grecque) s’observe en toute transparence, à l’endroit comme à l’envers. Laissant par ailleurs apparaître un arc-en-ciel. Le procédé, aboutissement d’une innovation constamment améliorée, rend les billets « bien plus difficiles à contrefaire », même pour les experts de la falsification.
Faisant appel à la vue et au toucher, ces éléments sont destinés à mettre les sens en alerte et la puce à l’oreille en cas de doute. Autre signe distinctif en bas à gauche : « le nombre émeraude » matérialisé par le chiffre 20 dans un dégradé de verts et bleus métallisés, scintillant à chaque mouvement. La bande latérale holographique reprend le portrait filigrane, un deuxième chiffre 20, le symbole euro, ainsi qu’une représentation architecturale qui signifie « la manière dont la monnaie rassemble les peuples au sein de la zone euro ».
À noter, en outre, que tous ces pictogrammes sont accessibles aux personnes atteintes d’une déficience visuelle.
> En circulation dès le 25 novembre
Pour pouvoir « regarder, toucher, incliner » et par là même se familiariser avec cette signalétique inédite, il faudra toutefois patienter un peu. Les nouveaux billets entreront en vigueur le 25 novembre prochain dans l’espace européen. Le temps d’adapter bornes et distributeurs automatiques, appareils et machines spécifiques (compteuses, trieuses, dispositifs d’authentification, etc.) et de fournir les informations nécessaires au grand public ou aux établissements professionnels. Le temps aussi, de la fabrication des futures planches.
Les billets actuels seront progressivement retirés de la circulation, avant de perdre définitivement leur cours légal « au bout d’un certain temps ». Il sera encore possible de les échanger à tout moment auprès des banques centrales. Les deux versions cohabiteront de fait dans les portefeuilles de quelque 338 millions de personnes sur le continent, jusqu’à ce que le remplacement soit total et harmonisé.
Avec quelque 4,3 milliards de coupures normalement imprimées dès novembre, sûr que le fameux billet bleu nouvelle génération deviendra rapidement monnaie courante.
De notre journaliste Alexandra Parachini
Plus d’informations pratiques sur le site nouveaux-billets-euro.eu ou également sur bcl.lu